Les taux de violence conjugale à Madagascar sont élevés, avec quatre femmes, de 15 à 49 ans non-célibataires, sur 10, ont, à un moment quelconque, été victimes d’un acte de violence physique, émotionnelle ou sexuelle, commis par leur conjoint.
La violence conjugale affiche une proportion importante. Le rapport de la Banque mondiale sur l’évaluation du genre à Madagascar, présenté récemment, parle d’un taux préoccupant. En effet, sur la base des informations indiquées dans la cinquième Enquête démographique et de santé (EDS 2021), ce rapport de la Banque mondiale indique que 41% des femmes de 25 à 49 ans en couple sont concernées, en ayant subi au moins une forme de violence.
Les violences subies par ces femmes victimes de comportements violents de leur conjoint conduisent, dans bien des cas, à des blessures. Toujours selon l’EDS 2021, « parmi les femmes de 15-49 ans ayant subi des actes de violence sexuelle ou physique à un moment quelconque, 37% ont été blessées ». Ce pourcentage atteint 42% au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête.
Les victimes ont, dans la majorité des cas, des difficultés à trouver de l’aide, ou renoncent à en rechercher. En effet, parmi les femmes de 15-49 ans qui ont subi des violences physiques ou sexuelles, 50% n’ont jamais recherché d’aide et n’en ont jamais parlé à personne, tandis que 19% n’ont jamais recherché d’aide mais en ont parlé à quelqu’un. Seulement 32% affirment avoir recherché de l’aide pour mettre fin à cette situation. Notons au passage que la violence conjugale a pris de l’ampleur à Madagascar durant la pandémie de Covid-19. Une situation qui n’est pas une particularité malgache car cette même tendance a également été observée dans divers autres pays du monde. Néanmoins, la lutte contre la violence conjugale mérite de figurer encore plus parmi les priorités, aussi bien en termes de protection des femmes, qu’en termes de prévention de la violence conjugale et de prise en charge des victimes.
Hanitra R.