Cette affaire remonte au mois d’avril 2023. Le 07 avril 2023, 43 tortues radiées ou « sokake » qui sont des espèces protégées ont été saisies au domicile d’un particulier sis à Tsinengea, dans le district de Toliara. Prises en flagrant délit pour détention et tentative de trafic d’espèces protégées, quatre personnes ont été arrêtées dans cette affaire. Cependant, seules trois d’entre elles ont été présentées devant le tribunal de première instance de Toliara suivant le procès-verbal d’arrestation émanant de la brigade de la gendarmerie de cette circonscription. En effet, un des présumés a été placé sous mandat de dépôt. Les deux autres ont bénéficié d’une liberté provisoire dont le propriétaire de la maison où les 43 tortues ont été découvertes.
Besoin d’enquête approfondie
Selon les informations, les autorités ont initialement supposé que les tortues saisies provenaient d’un centre de sauvegarde à Mangily, car la plupart d’entre elles étaient marquées. Il est important de noter que le marquage est une méthode utilisée par les centres spécialisés pour identifier chaque animal et faciliter leur suivi écologique. Cependant, après vérification par le responsable du Village des tortues à Mangily, il s’est avéré que ce n’était pas le cas. Le seul autre centre de sauvegarde de tortues dans la région de l’Atsimo-Andrefana, en dehors de celui de Mangily, est celui de Lavavolo, géré par Turtle Survival Alliance à Itampolo. Dépêché sur place, un responsable animalier de ce centre a confirmé que 38 de ces animaux provenaient de leur centre, mais il a également été révélé que ce n’était pas le premier cas du genre dans ce centre. Ces clarifications ont permis de mieux comprendre la provenance des tortues saisies et de poursuivre l’enquête pour identifier les responsables de ce trafic. De plus, il a été découvert qu’un ancien chauffeur du centre de Lavavolo, qui faisait partie du groupe des malfaiteurs, avait une connaissance approfondie des lieux et avait facilité cet acte criminel.
Rappelons que les tortues radiées sont des espèces en danger d’extinction, protégées par la loi CITES 2005-018, qui punit tout acte de « crime environnemental » de ce genre. Les attentes sont donc élevées quant à la décision qui sera rendue. Ainsi, Turtle Survival Alliance a demandé, en complément de la plainte déposée par la DREDD de la région, un ajournement du procès afin de permettre des investigations approfondies, lesquelles devraient impliquer les quatre personnes initialement arrêtées durant la saisie de ces animaux. Cette demande a été acceptée et la nouvelle date du procès est fixée au 6 juin prochain, après avoir été initialement prévue pour le 2 mai dernier.
Recueillis par T.M.