La Grande île affiche l’un des taux d’urbanisation les plus élevés en Afrique Subsaharienne.
Madagascar s’urbanise plus rapidement que les autres pays d’Afrique subsaharienne. C’est ce qu’apprend la Banque mondiale dans sa Revue de l’urbanisation publiée en 2024. Ce, malgré le fait que « seulement 30% de la population malgache (7,7 millions en 2018) vit en ville. » Pour cet organisme, « la part de la population urbaine dépassera la part de la population rurale d’ici 2036. » Une urbanisation croissante associée à une croissance économique et une transformation. Mais surtout qui s’inscrit dans un contexte de « stagnation économique générale » et « de pauvreté élevée » Aussi, « la croissance de la population urbaine est due à la croissance naturelle et à la migration. Cette dernière est liée à une « poussée » des zones rurales conjuguée avec l’attraction des zones urbaines prospères, peut-on lire dans le document.
Appel
Pour le cas du Grand Antananarivo par exemple, le nombre des habitants augmente entre 60 000 et 100 000 personnes chaque année. En globalité, cette urbanisation se fait avec un Produit Intérieur Brut par habitant inférieur à celui des comparateurs mondiaux si l’on s’en tient au document de la Banque mondiale. Si les villes malgaches génèrent 75% du PIB (Produit Intérieur Brut) du pays, elles ne profitent pas de l’opportunité de transformation spatiale et économique qu’a accompagnée l’urbanisation dans d’autres pays. D’autant plus que l’urbanisation rapide confronte les grandes et moyennes villes de Madagascar à de nombreux défis, notamment sur les plans structurel et économique. La Banque conclut par un appel à l’action, en soulignant que « l’inaction sera coûteuse, tant sur le plan économique que social. »
Recueillis par José Belalahy
