L’atmosphère politique de ces derniers jours laissait planer une menace diffuse, semant le doute dans les esprits. La question d’un remaniement appelé de ses vœux par une grande partie de la majorité et par les membres de l’opposition a quelque peu perturbé l’opinion. La réponse du Chef de l’État sur ce point n’a pas eu lieu, mais il a voulu faire taire toutes les critiques par l’annonce de l’obtention des 1,1 milliard de financement de l’IDA lors du sommet d’Abidjan; et pour donner d’ores et déjà une consistance à cet octroi de fonds, la signature de convention entre la Banque Mondiale et l’État malgache à Iavoloha lui permet de parer au plus pressé. Les 490 millions de dollars devront servir à financer des projets dont celui de la réhabilitation de 1 200 km de route. Cela calmera peut-être la tension qui était en train de s’installer ces derniers jours et permettra au président de la République de résoudre avec plus de sérénité les problèmes auxquels il est confronté.
490 milliards de financement pour faire baisser la tension
Le Chef de l’État a certainement entendu toutes les critiques et les doléances qui lui ont été adressées. Elles ont été faites avec véhémence par certains de ses partisans. L’opposition n’a pas été en reste. Certains analystes lui ont reproché ce silence assourdissant et ont parlé de la paralysie du pouvoir. Ce malaise politique palpable a semé la confusion dans ses rangs. Plutôt que de répondre directement, il a donc choisi de calmer le jeu à sa manière et a voulu montrer qu’il reste le maître du jeu. La signature de convention entre l’État et la Banque Mondiale ouvre d’excellentes perspectives. Il ne s’agit pas d’un décaissement immédiat, mais d’un financement de projets avec des appels d’offres. L’horizon n’est donc pas bouché et le pays peut avancer. Pour montrer cette célérité, une session extraordinaire des parlements va être convoquée pour la ratification de cette convention. On peut penser que cela va permettre de mettre en sourdine toutes les contestations qui ont eu lieu depuis.
Patrice RABE