- Publicité -
samedi, juillet 5, 2025
AccueilPolitique4x4 des députés : Vers une transaction douteuse

4×4 des députés : Vers une transaction douteuse

Le président de l’Assemblée nationale Jean Max Rakotomamonjy confirmant hier la possibilité pour les députés d’obtenir des 4×4.

Un achat à crédit de voiture d’une valeur de 100 millions d’ariary n’est pas faisable en 17 mois, notamment pour un député qui ne perçoit même pas mensuellement, salaire et avantages compris, 6 millions d’ariary.

Une mensualité d’au moins de 100 millions d’ariary à régler en 17 mois. 17 mois si les députés auront leurs 4×4 au début de la deuxième session ordinaire du Parlement d’octobre prochain et si leur mandat expire en février 2019. La faisabilité de cette transaction laisse planer des doutes car le délai est très court. Si chaque député a droit à un 4×4 d’une valeur de 100 millions d’ariary, il devra payer six millions d’ariary par mois à son concessionnaire.  Alors que le salaire et la somme des avantages perçus mensuellement par un député ne peuvent pas couvrir ces dépenses. Autrement dit, si les députés veulent avoir des 4×4, ils seront obligés de s’endetter. Hier, le président de l’Assemblée nationale Jean Max Rakotomamonjy, en marge d’un point de presse qu’il a tenu sur ses récents déplacements à Séoul (Corée du Sud), n’a pas démenti la possibilité pour nos élus de Tsimbazaza d’obtenir des voitures tout-terrains. « Ils (ndlr : députés) en ont besoin pour leur travail parlementaire, car ils sont tenus de faire le rapport de leurs activités dans leurs circonscriptions. Ils en ont également besoin pour aider leurs électeurs, car pour les députés qui en avaient déjà durant les précédentes législatures, ces 4×4 ont servi d’ambulance en cas d’évacuation sanitaire dans leur circonscription. », a-t-il expliqué. Le président de la Chambre basse a par ailleurs confirmé que l’Etat facilitera l’obtention de ces 4×4, car les députés n’ont pas la possibilité de payer au comptant. Ce rôle de facilitateur ou de garant de l’Etat laisse également planer des doutes. L’autre question qui se pose est de savoir si tous les députés auront affaire à un concessionnaire unique ou s’ils seront libres de le choisir .

Transparence. Visiblement, de nombreuses questions méritent d’être élucidées sur ce « dossier » qui risque de créer des scandales à l’Assemblée nationale d’une part et entre l’Exécutif et les députés d’autre part. Pourtant, l’annonce de la bonne nouvelle a été déjà faite par des députés pro-régime. L’Exécutif ne pourra plus reculer sur les promesses qu’il aurait faites. A Anosikely, des sénateurs s’interrogent sur leur cas. Jusqu’ici, il n’a pas été annoncé qu’ils auront également, comme les députés, leurs 4×4 pour la simple raison que l’Exécutif est sûr d’obtenir les voix des ¾ nécessaires à l’approbation du futur projet de révision constitutionnelle. En tout cas, pour dissiper les doutes des contribuables, l’Etat devrait jouer la transparence sur son véritable rôle dans cette affaire des 4×4 des députés. Que veut dire être facilitateur ou garant dans ce « dossier » politico-commercial ? Pour les observateurs avertis, les députés ne pourront jamais supporter une traite de voiture d’une valeur de 100 millions d’ariary en 17 mois. Là où toutes les suspicions et toutes les supputations sont permises. Ces suspicions et ces supputations sont notamment valables sur le cas des députés qui n’ont pas la chance d’être reconduits à Tsimbazaza  après les Législatives de 2018. A suivre.

R. Eugène

Suivez nous
409,418FansJ'aime
10,821SuiveursSuivre
1,620AbonnésS'abonner
Articles qui pourraient vous intéresser

4 Commentaires

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici