Le mémoire en défense du locataire d’Iavoloha a été déposé le vendredi 18 mai. 7 heures avant la fermeture des bureaux – notamment du greffe – à Ambohidahy.
5 contre 4
« Les 72 heures, données par la loi au Président de la République, pour qu’il dépose le mémoire en défense dû, ont été respectées ». C’est ce qu’on pouvait lire textuellement dans l’édition du samedi 19 mai d’un quotidien proche du pouvoir. Et appartenant au même groupe qu’un autre journal qui avait pourtant rapporté la veille que « la HCC a démenti formellement avoir donné un délai de 3 jours ou de 72 heures au président de la République ». Cette dissonance entre deux organes pourtant inféodés l’un et l’autre au régime en place pourrait aussi affecter la HCC au sein de laquelle l’unanimité s’avère peu probable par rapport à la déchéance ou pas du président de la République. Le chemin du droit n’est pas toujours le droit chemin. Celui qui mène à Iavoloha ou sur la Place du 13 mai. La fixation du jour d’audience risque déjà de diviser les 9 membres de la haute juridiction où la voix du président n’aura pas à être prépondérante, puisque dans le pire ou le meilleur (c’est selon) des cas, ils seraient à 5 contre 4. Reste à savoir de quel côté va pencher la balance avec, sur l’un des plateaux, la requête des 73 députés dont le grief principal est le non-respect par le président de la République du prescrit constitutionnel dans la mise en place la Haute Cour de Justice ; et sur l’autre plateau, le mémoire en défense du chef de l’Etat qui souligne précisément l’inexistence de « la HCJ, seule juridiction habilitée à juger le président de la République ». Les avocats de Hery Rajaonarimampianina de plaider également qu’« il ne peut être mis en accusation que par l’Assemblée nationale au scrutin public et à la majorité des deux tiers de ses membres ». Les députés pro-régime misent sur ce quorum pour faire échouer la requête aux fins de déchéance, quand bien même le rapport de forces dans les travées de l’Hémicycle serait biaisé avec les 73 députés pour le changement d’une part, et les 79 pro-régimes d’autre part. Ce qui fait au total 152 alors que la Chambre basse en compte en tout et pour tout, 151 députés pour des milliers d’électeurs dépités.
- R. O