Le mariage des enfants est un phénomène courant dans la Grande île. « Enfant » indique alors, au sens de la Convention relative aux droits de l’enfant, une personne âgée de moins de 18 ans. Le dernier rapport de la Banque mondiale sur l’évaluation du genre à Madagascar indique qu’au niveau national, 38,8% des femmes malgaches âgées de 20 à 24 ans ont été mariées pour la première fois avant d’atteindre 18 ans ; 53% dans le quintile le plus pauvre, et 65% dans la région Sofia. Le pourcentage le moins élevé est observé dans la région Analamanga et la ville d’Antananarivo.
Selon les données de l’Enquête démographique et de santé (EDS 2021), l’entrée en première union des femmes malgaches est assez précoce. Autour de 19 ans pour la moitié des femmes âgées de 25 à 49 ans au moment de l’enquête, tandis que 12% des femmes de 25-49 ans (soit plus d’une sur dix) vivaient déjà en union avant d’atteindre l’âge de 15 ans, et 37% étaient déjà en union avant leur 18e anniversaire.
Le mariage des enfants contribue à une forte proportion des grossesses précoces. 31,3% des filles âgées de 15 à 19 ans ont commencé à procréer. Cette situation expose les adolescentes à des risques sur leur santé, notamment le risque de complications liées à la grossesse et à l’accouchement, telle la fistule obstétricale, un véritable drame pour celles qui en sont victimes. S’y ajoutent les autres effets négatifs potentiels à long terme sur l’éducation de ces adolescentes, ainsi que sur leurs possibilités d’emploi et leur vulnérabilité à la pauvreté.
Hanitra R.