Il n’y aura certainement pas de commémoration de la tuerie du 7 février cette année. Et ce, pour la première fois depuis les 13 années de cet évènement tragique ayant coûté la vie à 28 personnes et ayant fait plus de 200 blessés. Pour l’heure, aucun programme officiel n’a été annoncé pour ce dimanche, ni devant la stèle commémorative à Ambohitsorohitra ni dans les autres régions. Ce qui semble plutôt logique, estiment les observateurs, dans la mesure où cette année, la date du 7 février tombe en plein cyclone. En effet, si l’on s’en tient aux prévisions publiées par le service météorologique, le cyclone Batsirai entrera dans les côtes malgaches, dans le District de Mahanoro cette nuit ou au plus tard demain tôt le matin. Ce cyclone, annoncé comme étant intense, puissant et dangereux, traversera la Région Amoron’i Mania et sortira dimanche, entre Toliara et Morondava. Le conseil des ministres de mercredi a déjà pris la décision relative à la suspension des cours pour toutes les classes et les universités, et a déclaré journée chômée cette journée de vendredi.
Polémiques. En tout cas, le choix est difficile pour les autorités. Organiser une cérémonie de commémoration de la tuerie du 7 février en pleine période de cyclone risquerait de provoquer des polémiques. Les partisans de l’ancien président Marc Ravalomanana qui sont contre le fait de commémorer cet évènement vont certainement exploiter la situation pour dénigrer le régime. Surtout si le cyclone Batsirai provoque des dégâts, aussi bien corporels que matériels. La question est aussi de savoir comment réagiront les familles des victimes de la tuerie d’Ambohitsorohitra, qui sont en général des partisans du président Andry Rajoelina et de la Révolution orange de 2009, si le régime décide d’annuler la commémoration ? Les conséquences risqueraient d’être négatives sur le plan politique. Quoiqu’il en soit, face aux menaces engendrées par le passage de ce système dépressionnaire, organiser un rassemblement de la population pourrait être considéré comme aberrant. Ce serait aussi impossible dans la pratique. Toutes les autorités devraient se concentrer sur la gestion de cette catastrophe naturelle qui touchera 17 régions de la Grande île, car la tenue d’une commémoration en plein cyclone pourrait être interprété comme un… calcul politique.
Davis R