Ce n’est pas les dates marquantes qui manquent dans le calendrier de Madagascar. Elles prouvent que le pays a connu une histoire tumultueuse.
7 février 2009 – 7 février 2024, 15 ans déjà ! Les témoins oculaires ont toujours des séquences d’images gravées dans leur esprit. Ces coups de feu, ces litres de sang versés « pour la patrie chérie », ces cris de désespoir, ces corps allongés sur le sol, ces veuves qui fondent en larmes, ces orphelins avec le cœur brisé qui ne verront plus leurs papas devenus martyres. Tout cela n’était pas un cauchemar, c’était la réalité.
Chaque année, les acteurs, pétrifiés par le regret, s’efforcent de s’agenouiller devant la stèle avec une gerbe de fleurs entre les mains.
C’est toujours le petit peuple qui subit. En espérant changer les choses, il est la chair à canon. Manipulé dans tous les sens, le vahoaka, base de la pyramide sociale, est souvent le vassal de la République. Bien sûr que ça se passe comme ça ! Triste réalité.
Actuellement, la conscience s’éveille. Selon les entretiens effectués, 7 personnes sur 10 ne veulent plus voir ces atrocités. « Plus jamais ! Les petits se font cramer, les grands boivent du vin dans leur salon. Dorénavant, nous ne serons plus les bonnes à tout faire des politicards machiavéliques », martèle un citoyen.
En effet, les compatriotes préfèrent se pencher sur leurs problèmes quotidiens, que de se lancer à nouveau dans les cafouillages !
Iss Heridiny