
Un financement de 73 millions de dollars sera alloué à l’amélioration de l’accès à l’électricité par le Fonds DECIM, en partenariat avec la Banque mondiale. Une initiative qui pourrait changer le quotidien de plus de deux millions de personnes.
Seuls 36% de la population ont actuellement accès à l’électricité à Madagascar. Dans les zones rurales, ce taux plonge à 11 %, illustrant un défi majeur pour le développement du pays. Si rien ne change, près de 18 millions de Malagasy pourraient encore vivre sans électricité d’ici 2030. Face à cette urgence, l’État malgache a fixé des objectifs ambitieux dans le cadre du Pacte énergétique national : porter l’accès à 80% de la population et atteindre 85 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique national à l’horizon 2030. Pour soutenir cette transition, la Banque mondiale appuie Madagascar à travers deux projets phares : LEAD et DECIM, qui misent sur des solutions hors réseau et une mobilisation accrue du secteur privé. Le projet LEAD, lancé en 2019, a permis la création du Fonds OMDF, lequel a déjà permis de connecter 1,2 million de personnes grâce à des kits solaires distribués par une vingtaine d’opérateurs privés.
Objectifs
Sur cette lancée, le Fonds DECIM (Connectivité numérique et énergétique pour l’inclusion à Madagascar) a été lancé début 2025, avec un capital initial de 97 millions de dollars. Il ambitionne de raccorder 2,3 millions de personnes supplémentaires d’ici à 2028, à travers la distribution de 417 000 kits solaires et l’installation de près de 80 mini-réseaux. Pour Atou Seck, représentant de la Banque mondiale à Madagascar, cette approche est la clé: « Les mini-réseaux, les systèmes hors réseau et l’engagement du secteur privé sont essentiels. Ce sont eux qui peuvent atteindre des zones que ni l’État ni les partenaires ne peuvent couvrir ».
Appel à projets. À noter que la gestion du Fonds DECIM a été confiée à Bamboo Capital Partners, spécialiste des investissements à impact. Plusieurs instruments financiers ont été mis en place pour encourager l’investissement privé, notamment des financements basés sur les résultats, des subventions catalytiques et des lignes de crédit. Un appel à projets pour le développement de nouveaux mini-réseaux a déjà été lancé en mars, et un second est prévu dans les jours à venir. Au-delà de l’accès à l’électricité, cette stratégie représente aussi un levier majeur pour l’équilibre de la balance des paiements de Madagascar. En réduisant la dépendance aux importations d’énergies fossiles et en soutenant l’entrepreneuriat local, ces investissements dans le secteur énergétique renforcent la souveraineté économique et favorisent une croissance inclusive. Comme le souligne Thierry Andriantsoa, Secrétaire général au ministère de l’Énergie : « Une énergie fiable, abordable et durable est un levier essentiel pour le développement économique et social de notre pays. »
Antsa R.