Avec le développement de la nouvelle technologie, l’abus et l’exploitation d’enfants en ligne deviennent des phénomènes de plus en plus inquiétants à Madagascar.
Les Technologies de l’information et de la communication (TIC) laissent les enfants vulnérables face aux nouvelles formes évolutives d’exploitation sexuelle. Les délinquants pédosexuels peuvent être particulièrement manipulateurs, convaincants et persistants dans leurs efforts pour exploiter des enfants. Ils peuvent tirer profit d’internet et des outils en ligne pour contacter et attirer des victimes potentielles, générer des matériels d’abus sexuels d’enfants en ligne, les télécharger et les distribuer. Selon une étude sur l’exploitation sexuelle des enfants en ligne réalisée par National center for missing and exploited children (NCMEC) en 2021, 79 174 contenus pédocriminels ont été détectés à Madagascar. « Ils concernent entre autres des abus sexuels directs en ligne, live streaming, photos ou vidéos. Suite à l’alerte récente de l’Office des mineurs en France concernant la présence de nombreux contenus pédocriminels , impliquant potentiellement des enfants malgaches, ECPAT France a appelé la France à se positionner en faveur d’un règlement européen contre les abus sexuels en ligne », selon Ambininarisoa Raveloarison, responsable de programme /opérationnel auprès de l’ECPAT (End child prostitution and trafficking) France Madagascar. Ce règlement vise, entre autres, à responsabiliser les plateformes internet pour qu’elles retirent les contenus pédocriminels en ligne et les signalent. Le président français, Emmanuel Macron, lors des 75 ans de la déclaration universelle des droits de l’Homme à Paris , le 10 décembre, a affirmé son soutien à ce règlement.
Ambassadrice. Pour se faire entendre, Andraina Mahatanasoa, jeune ambassadrice des droits de l’enfant au sein de l’ECPAT France a tiré la sonnette d’alarme à Paris les 7 et 8 décembre derniers. C’était une conférence sur le développement et les droits humains organisée par l’Agence française du développement (AFD). Elle a rencontré le président français pour présenter son combat en faveur des droits de l’enfant à Madagascar. « Cela m’a permis d’aborder la problématique cruciale des abus et de l’exploitation sexuels des enfants. C’était également le moment d’émettre des recommandations en faveur des enfants. Faire respecter les droits de l’enfant demeure un combat quotidien puisque nombreux encore sont ceux qui ne sont pas scolarisés et vivent dans la pauvreté », témoigne Andraina Mahatanasoa.
Narindra Rakotobe