
Cinq jours maintenant que les artistes participants à la septième édition du festival d’art urbain sillonnent les rues de la capitale pour apporter une part de beauté à la ville des Mille affrontements politiques. Une jeunesse qui vit au rythme de l’art et de la création, et qui ressent certainement le besoin de s’exprimer d’une autre manière que ce qu’on a l’habitude de voir dans les actualités. Car oui, Antananarivo, c’est aussi la culture, des milliers de groupes de musique, des artistes plasticiens, des photographes, des créateurs de mode, des danseurs, des poètes et des artistes à chaque coin de rue. Ils ont grandi dans la rue, et sont les témoins d’événements qui ne font pas toujours la fierté de la ville. Ces artistes ont passé toute leur vie à dessiner sur nos murs, ont joué leur musique dans nos couloirs, ont scandé leurs plus jolis mots devant nos enfants, et ont filmé la ville sous tous les angles. D’Ambohipotsy à Analamahitsy en passant par plusieurs quartiers, les habitants de la capitale ont pu les retrouver à l’œuvre durant la semaine dernière. Hier, ce périple urbain s’est achevé sur la place de l’Indépendance à Analakely, là où généralement les grévistes et les mouvements de soulèvement populaire atterrissent. Mais ce dimanche, on a plus parlé de politique culturelle que de politique tout court. Des groupes de musique urbaine ont pris d’assaut l’avenue pour clore en fanfare ce festival. Râ, Tovolah, Loharano, Dio XVI et tous les artistes ayant participé aux événements parrainés par le maire de la ville durant la semaine se sont donné la main pour redonner à la culture tananarivienne sa place au sein de la société. Avant de retrouver une autre vague d’artistes pour la prochaine édition de ce festival d’art urbain, ces artistes continueront de performer tout au long de l’année, si la situation sanitaire le permet.
Anja RANDRIAMAHEFA