
Les évènements programmés ce jour dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la Femme sont tombés à l’…eau.
Le concert et le carnaval prévus ce mercredi 8 mars 2017 à Mahamasina ont dû être annulés par le Ministère de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme (MPPSPF) à cause du cyclone Enawo, mais aussi et surtout par solidarité envers les zones sinistrées et les premières victimes. En effet, le passage d’Enawo a déjà occasionné 3 pertes en vies humaines dont celle d’un enfant à Maroantsetra. « Comme à l’accoutumée, nous allons accomplir nos missions dans le cadre de l’accompagnement des populations face à ce nouveau choc qui frappe le pays », assure la ministre Onitiana Realy. Sans oublier de présenter ses « sincères condoléances aux familles endeuillées ».
Firenena. La célébration de la Journée Mondiale de la Femme ce jour a été également annulée et/ou reportée dans les différentes régions traversées par ce cyclone tropical intense accompagné de fortes rafales de vent et de pluies diluviennes qui pourraient provoquer des inondations. Prévue ce jour sur le podium de Mahamasina, la proclamation des résultats de la finale du concours de projets « Vehivavy Mizaka Tena ara-Toekarena » a été reportée à une date ultérieure. Une finale organisée avant-hier « dans le cadre prestigieux du Carlton afin de mettre en valeur les participantes au concours », dixit la ministre Onitiana Realy. Laquelle a également donné honneur à un trio de femmes, en l’occurrence, Ry Kala vazo, pour animer les intermèdes. « Le terme Firenena puise ses racines dans le mot Reny », souligne-t-elle. Histoire de mettre l’accent sur la place de la femme dans la société malgache.
150 stands. En revanche, le village baptisé « Vohitra Kanto Fihary » a bel et bien ouvert ses portes en début de semaine. Il a été inauguré hier par la ministre Onitiana Realy qui a visité les 150 stands tenus par les partenaires techniques et financiers du MPPSPF et par des artisanes représentatives des quatre coins du pays. Ces dernières ont animé hier le podium avec des artistes. La pluie n’a pas douché l’ardeur du public venu nombreux au Palais des Sports de Mahamasina où la série de conférences-débats animée par différents intervenants et axée sur la thématique de l’autonomisation des femmes, a intéressé l’auditoire composé notamment de jeunes.
3 sur 5. En somme, force est de constater que sur les 5 évènements programmés dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la Femme, le MPPSPF a réussi à en tenir 3. Les deux autres n’ont pu se tenir pour cause de cyclone. La ministre de souligner que « le 8 mars ne se limite pas aux festivités. Nous avons entamé la célébration de la Journée mondiale de la Femme depuis plusieurs mois à travers le lancement de ce concours de « Vehivavy Mizaka-Tena ara-Toekarena » qui a connu un réel engouement. A preuve, il y a eu 1526 retraits de dossiers dans les 22 Régions, 578 candidatures déposées dans les directions régionales du MPPSPF».
8 mars, tous les jours. Onitiana Realy de réitérer que pour son ministère, « le 8 mars, c’est tous les jours ». Et de citer « les filets sociaux de sécurité à l’endroit de plus de 500 000 personnes les plus vulnérables ». En prenant tout particulièrement l’exemple du « Vatsin’Ankohonana » dont l’encaissement est confié aux mères de famille. Et ce, dans l’esprit de la politique de l’ancien SG des Nations Unies qui militait pour l’implication et l’augmentation de l’effectif féminin au sein des forces de maintien de la paix afin d’apporter davantage de sérénité et de souplesse dans les règlements de conflit, mais aussi pour réduire les risques de dérapages tels les viols durant les opérations.
Solidarité. « A Madagascar, j’invite les femmes qui occupent des postes de responsabilité à s’en inspirer », enchaîne la ministre chargée de la promotion de la femme. Avant d’ajouter : « Soyons les messagères de la paix, apportons davantage de sérénité, de calme et de sagesse dans les débats qui animent notre société ». Pour elle, « c’est l’esprit de convivialité, de solidarité et d’unité qui doit prévaloir le 8 mars ». Une Journée mondiale de la Femme marquée aujourd’hui par un cas de force majeure résultant d’un évènement exceptionnel et imprévisible qui ne dépend pas de la volonté d’Ambohijatovo. En tout état de cause, le cyclone Enawo fait tomber à l’eau la polémique sur ce que d’aucuns qualifiaient de 8 « mars forcé ».
Propos recueillis par R. O