
La question sur les îles Éparses est de nouveau soulevée auprès des Nations unies. La prochaine 80è session qui s’ouvrira dès aujourd’hui est attendue pour aborder le sujet.
La question des îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India refait son entrée dans les arcanes diplomatiques de l’ONU. Inscrite au 60ᵉ point de l’ordre du jour provisoire de la 80ᵉ session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies, qui s’ouvre aujourd’hui 9 septembre 2025 à New York, elle s’impose une nouvelle fois dans la thématique du « Maintien de la paix et de la sécurité internationales ». Publié le 11 juillet dernier, ce document officiel de l’ONU annonce un retour symbolique d’un dossier que Madagascar considère comme un enjeu de souveraineté.
Ce n’est pas la première fois que la question des îles Éparses atteint la scène onusienne. Déjà en novembre 1979, l’ambassadeur Blaise Rabetafika, au nom de Madagascar, avait porté le sujet devant la 34ᵉ session de l’Assemblée générale, exigeant l’inscription d’un point additionnel relatif à ces îles. Depuis, la revendication malgache n’a jamais disparu, même si le sujet s’est souvent heurté au silence diplomatique ou à la réticence française. En juin dernier encore, dans la liste préliminaire annotée des questions de la 80ᵉ session, les Nations unies notaient qu’« aucune documentation préliminaire n’était prévue » pour traiter le dossier. L’inscription officielle, confirmée en juillet, a donc une portée politique forte.
Ligne rouge
Sur le fond, les positions demeurent irréductibles. Madagascar campe sur son exigence de restitution, estimant que ces îles, administrées par la France depuis la période coloniale, font partie intégrante de son territoire national. Le pouvoir malgache multiplie depuis plusieurs années les démarches diplomatiques pour inscrire la question au rang des priorités bilatérales et internationales. En face, la France maintient son refus catégorique de céder la souveraineté. Le président français Emmanuel Macron, en visite à Antananarivo en avril dernier, a réaffirmé cette ligne rouge selon laquelle aucune restitution n’est envisageable. Tout au plus a-t-il laissé entendre la possibilité d’une cogestion, une idée jamais formalisée mais présentée comme une alternative à la crispation.
Les discussions bilatérales du 30 juin 2025 à Paris ont toutefois montré une volonté commune d’éviter l’escalade. Dans un communiqué conjoint, Madagascar a demandé à la France de suspendre toute action unilatérale dans les zones concernées et proposé la mise en place d’une feuille de route conjointe. Celle-ci inclurait un mécanisme permanent de concertation, des réunions régulières et un calendrier défini d’un commun accord, le tout dans l’objectif d’une solution pacifique et durable. Paris, pour sa part, a « pris note » de ces propositions, tout en réitérant son attachement au statu quo sur la souveraineté.
Différends coloniaux
L’inscription de la question dans le cadre onusien du maintien de la paix et de la sécurité internationales n’est pas anodine. Elle souligne les risques de tensions géopolitiques qu’implique l’exploitation unilatérale de ressources maritimes stratégiques dans l’océan Indien. Entre souveraineté nationale, sécurité maritime et intérêts énergétiques, le dossier des îles Éparses transcende la simple dispute territoriale pour devenir un test grandeur nature de la capacité de l’ONU à accompagner une résolution pacifique des différends coloniaux résiduels.
Avec cette 80ᵉ session de l’Assemblée générale, Madagascar espère replacer au centre du débat international une revendication vieille de plus de quarante ans. La France, elle, s’efforce de verrouiller son discours en se posant comme garante de la stabilité régionale. Entre fermeté et ouverture à un dialogue prudent, la partie de diplomatie qui s’ouvre à New York s’annonce décisive. Car derrière la technique des communiqués conjoints et les formules diplomatiques feutrées, une question simple persiste : à qui appartiennent véritablement les îles Éparses ?
Rija R.
La dernière fois que ce sujet a été évoqué à l’Assemblée générale de l’ONU c’était à l’époque du président Didier RATSIRAKA. Les autres régimes n’ont jamais évoqué cette question, autrement dit ils n’ont rien à foutre de ces îles éparses.
Que la revendication de Madagascar soit âgée de nombreuses années, elle mérite d’être mentionnée à l’assemblée de l’ ONU et soutenue par les citoyens de la Nation.
L’indifférence est une arme remise aux occupants de non droit.
Ne pas négliger les difficultés que la France est en train de subir aujourd’hui avec ses départements et territoires d » outre-mer, notamment, ceux de la Nouvelle-Calédonie. S’ aveugler de s’octroyer par ruse les Îles Malagasy ne fait qu’afficher la politique française désuète de colonisation à outrance. En opposition à l’évolution de la géopolitique vécue.
Les dirigeants actuels de ce pays sont entrain de filer la patate chaude aux générations de demain. Le nœud des Îles est à défaire. Garder le Cap des Îles
Aux côtés de Madagascar et de ses dirigeants : les îles Éparses sont une part inaliénable du territoire national. Le droit international et la justice exigent leur restitution.