Trois grands hôtels et des clients particuliers effectuent actuellement des commandes périodiques auprès des paysans professionnels en la matière.
Une grande première à Madagascar. Un marché écologique vient d’être inauguré dans la commune rurale d’Ambohidrabiby, au carrefour menant au Palais d’Ambohimanga. On y trouve notamment des fruits et légumes issus de l’agriculture naturelle promue par l’association Agrinature de Madagascar qui travaille en partenariat avec l’ONG Shumei Internationale basée au Japon. Des produits artisanaux et des produits biologiques ne sont pas en reste. « Mais il y a un grand attrait des touristes étrangers ainsi que des consommateurs nationaux aux fruits et légumes issus de l’agriculture naturelle », a déclaré Hanitra Lucia Ravoloniaina, un paysan professionnel qui se lance dans l’agriculture naturelle, depuis un an et demie.
Principes. Notons que cette technique dite Shumei est lancée par cette ONG japonaise dans le monde. C’est l’association Agrinature de Madagascar qui la vulgarise dans plusieurs localités du pays, notamment dans les districts d’Avaradrano et d’Atsimondrano ainsi qu’à Anjiro dans la région d’Alaotra Mangoro, depuis trois ans déjà. C’est adapté à toutes les spéculations. Mais les promoteurs optent pour l’heure pour les filières fruits et légumes ainsi que le riz. Rappelons que cette technique Shumei ou l’agriculture naturelle a pour principes un respect et un intérêt profond pour la nature avec une philosophie de l’harmonie avec la terre. Les paysans qui la pratiquent ne doivent employer ni pesticide, ni herbicide, ni engrais chimique, ni fumier de toute sorte. On utilise par contre du compost fait à partir des herbes séchées et des végétaux frais tels que le « Tanamasoandro » ou le « Radriaka », très répandus en culture sauvage à Madagascar afin de maintenir le sol humide et friable.
Traçabilité. « L’avantage de produire des fruits et légumes naturels, c’est que cela permet à la population de consommer des aliments frais et sains. On peut également les conserver de manière plus durable que les produits agricoles conventionnels. Et du côté des producteurs, c’est plus rentable même si la période de récolte dépasse près de 15 jours que d’habitude. En effet, le coût de revient diminue considérablement jusqu’à 80% étant donné que l’on n’achète ni semences ni engrais », a-t-elle soulevé. Il faut savoir que les représentants de l’ONG Shumei Internationale effectuent une visite sur le terrain à Madagascar, et ce, trois fois par an. Les résultats des essais effectués dans plusieurs localités ont été très concluants, selon leurs dires. « Durant leur visite, ils contrôlent notamment nos champs de culture en les trouant pour vérifier si jamais nous utilisons des engrais ou des fumures ou bien d’autres intrants chimiques. Ensuite, ils cueillent nos produits et les goûtent directement. Ces techniciens japonais découvrent immédiatement si c’est bien naturel ou non de par leur goût. En fait, ils contrôlent bien la traçabilité des fruits et légumes issus de l’agriculture naturelle au profit des consommateurs », a enchaîné Hanitra Lucia.
Commandes périodiques. Parlant de la consommation de ces produits naturels, trois grands hôtels dans la Capitale effectuent en ce moment des commandes périodiques auprès des paysans professionnels encadrés par l’association Agrinature de Madagascar. « Nous faisons également des livraisons auprès des clients particuliers. A part la visite de notre box au marché écologique communal d’Ambohidrabiby, les consommateurs peuvent également commander en ligne via notre site web www.ambohidrabiby/tsena.com », a-t-elle évoqué. Notons que ces paysans professionnels deviennent actuellement des encadreurs des autres paysans qui veulent adopter la technique d’agriculture naturelle. Même la lutte contre les mauvaises herbes et les insectes se font d’une manière naturelle. Bref, on laisse agir la nature sur la terre sans rien y intervenir.
Navalona R.