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mercredi, mai 14, 2025
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La corruption dans tous ses états

La corruption est la perversion ou le détournement d’un processus ou d’une interaction avec une ou plusieurs personnes dans le dessein, pour le corrupteur, d’obtenir des avantages ou des prérogatives particulières ou, pour le corrompu, d’obtenir une rétribution en échange de sa complaisance. Elle conduit en général à l’enrichissement personnel du corrompu ou à l’enrichissement de l’organisation corruptrice (groupe mafieux, entreprise, club, etc.). C’est une pratique qui peut être tenue pour illicite selon le domaine considéré (commerce, affaires, politique…). A Madagascar, la corruption est présente dans tous les secteurs d’activité et institutions, à savoir les Forces de l’Ordre, les Impôts, les Douanes, l’éducation, les secteurs minier et forestier et aussi la justice. Ces quatre derniers ont enregistré récemment une croissance exponentielle de la corruption.

Rang insatisfaisant

Annuellement, L’ONG Transparency International présente un Indice de Perception de la Corruption ou IPC qui attribue une note à chaque pays répertorié ; elle est élaborée à partir de l’opinion d’experts sur la corruption dans le secteur public. L’Afrique reste l’une des régions les plus corrompues du monde, selon toujours l’IPC. Le Danemark est le champion du monde de la transparence avec 91 points, suivi par la Finlande (90) et la Suède (89). Viennent ensuite la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, la Norvège et la Suisse. Madagascar, quant à elle, a obtenu la note de 28/100 points pendant trois années consécutives et se classe difficilement à la 123e place du classement en 2015. L’Etat malgache s’est fixé comme objectif dans sa Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption 2015-2025 d’atteindre la moyenne, soit 50/100 points en 2025. Les pays obtenant une note élevée disposent souvent d’une administration transparente permettant aux citoyens de demander des comptes à leurs responsables. À l’inverse, une mauvaise note est le signe d’un recours systématique à des pots-de-vin, à l’absence de sanctions en cas de corruption et à une inadéquation entre les prestations de l’administration et les besoins de la population. Afin de sensibiliser le monde à ce problème et pour faire connaître le rôle de la Convention, en matière de lutte et de prévention, le 9 décembre a été déclaré Journée internationale de lutte contre la corruption par les Nations Unies. Cette année, la journée a été marquée à Madagascar par un Débat public sur «Le financement des partis politiques et des campagnes électorales » (IPC- Indice de Perception de la Corruption)

Corruption dans les marchés de la Francophonie ?

Récemment, des cas de corruption ont été dénoncés par Transparency International Initiative pendant le Sommet de la Francophonie qui s’est déroulé à Madagascar le mois de novembre de l’année dernière. Il a pris l’exemple du marché relatif à la restauration et au dîner officiel du Sommet plus précisément. 

  » 62 % de ces marchés présentent un danger sérieux de corruption, compte tenu du processus dans lequel s’est déroulé la passation de ces marchés  »

 » C’est le cas par exemple du dîner, attribué à un soumissionnaire unique pour 297 millions d’ariary (85 000 euros) alors que le montant du budget initial est estimé seulement à 189 millions d’ariary (54 000 euros) » a annoncé Transparency International.

Un bureau indépendant pour une lutte « acharnée ».

En 2003, le CSLCC ou Conseil Supérieur de Lutte Contre la Corruption a été mis en place pour combattre la corruption à Madagascar. Ce dernier a été chargé d’élaborer la loi, de concevoir la stratégie nationale et le cadre institutionnel adéquat. Un an après, la BIANCO ou Bureau Indépendant Anti-corruption voit le jour pour mettre en pratique le projet du CSLCC. La naissance du Bianco qui a conduit à la Loi 2004-030 sur la lutte contre la corruption promulguée le 9 septembre 2004 et publiée le 16 septembre 2004. La stratégie du Bianco se focalise sur la mobilisation des ministères, de la société civile, des partenaires techniques et financiers et des médias sur leurs rôles respectifs dans la lutte contre la corruption.

La corruption et la société, quelle relation ?         

La société fait partie des victimes de la corruption qui freine le développement social, mais surtout économique et accroît la pauvreté avec les détournements nationaux ou étrangers qui se multiplient actuellement. Elle mine la démocratie, car elle fausse le processus électoral et sape les institutions publiques, entraînant ainsi un risque d’instabilité politique. Détournements de fonds alloués au budget de fonctionnement, corruption dans le recrutement des employés, attribution douteuse des marchés publics dans le domaine de la construction et enfin fraudes au niveau des examens figurent parmi les actes de corruption les plus dénoncés  selon le Bureau indépendant anti-corruption.

L’absence d’une corruption dans un pays se caractérise par la liberté de la presse, l’ouverture des données sur les comptes publics, le haut degré d’intégrité des responsables publics, l’équité de la justice indépendamment de la position sociale des citoyens et indépendance des institutions judiciaires. Il reste à savoir si Madagascar possède même un seul de ces critères cités.

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