Des anciens hauts dirigeants du pays et des grandes figures politiques, en majorité de l’opposition, ont brillé par leur absence hier à Iavoloha.
Si Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Norbert Lala Ratsirahonana étaient présents hier à Iavoloha, les deux anciens présidents Andry Rajoelina et Zafy Albert ont brillé par leur absence. Si l’absence à Iavoloha de l’ancien président de la transition s’explique par son absence du territoire national, celle du Pr Zafy Albert reste sans motif officiel. D’après certains, Andry Rajoelina a rejoint sa famille à Paris parce qu’il ne voulait pas répondre à l’invitation du couple présidentiel. Les autres grandes figures de l’opposition ont également boycotté la cérémonie de présentation de vœux d’hier, pour ne citer que les leaders de l’ARMADA (Camille Vital, Hajo Andrianainarivelo, Jean Louis Robinson, Alexandre Georget) et des anciens PM comme Jean Ravelonarivo et Jean Omer Beriziky.
Au grand complet. Par contre, les quatre dirigeants du Conseil œcuménique des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM) étaient au grand complet hier à Iavoloha. Sans parler de la présence massive des membres du corps diplomatique à Madagascar. La présence du Père Pedro Opeka n’a pas également échappé aux yeux des observateurs. Et ce malgré ses amitiés particulières avec l’ancien président de la transition. En tout cas, la présence à Iavoloha de Marc Ravalomanana et de Didier Ratsiraka suscite depuis hier des polémiques dans les réseaux sociaux.
Black-out. Censé être le porte-voix du peuple étant donné qu’il est à la tête d’une Institution dont les membres sont élus aux suffrages universels directs, Jean Max Rakotomamonjy a fait le black-out sur les problèmes sociaux auxquels sont confrontés les 22 millions de Malgaches. Le président de l’Assemblée nationale n’a touché mot dans son discours du délestage, de l’insécurité et de la flambée des prix des carburants qui a un impact négatif sur les coûts de la vie. Pour sa part, Honoré Rakotomanana n’a pas évoqué les problèmes de subvention auxquels sont confrontés les communes de Madagascar, alors que le Sénat est censé défendre la cause des CTD (Collectivités Territoriales Décentralisées). Faute de subvention, la plupart des communes ne peuvent pas assumer leurs missions.
Remaniement. Contre toute attente, le président de la République n’a rien dit dans son discours sur l’éventuel remaniement du gouvernement. Alors que malgré le « bilan positif » présenté par le premier ministre Mahafaly Solonandrasana Olivier, force est de reconnaître que certains membres du gouvernement ont failli à leurs missions. La lutte contre la pauvreté, l’insécurité et le délestage a échoué. La justice populaire a gagné du terrain ces derniers temps, signe de l’absence de la confiance de la population envers les autorités. Bref, ceux qui ont prononcé des discours hier à Iavoloha ont ignoré les vraies réalités dans lesquelles vivent les 22 millions de Malgaches.
R.Eugène