
En pleine période de soudure, on s’approche dangereusement du cap du million de personnes en situation d’insécurité alimentaire sévère dans le Sud de Madagascar. Là où, actuellement, 850.000 personnes ne parviennent plus, depuis des mois, à trouver de quoi se nourrir.
Le PAM (Programme Alimentaire Mondial) à Madagascar en activité dans le Sud de la Grande Ile apporte une assistance alimentaire aux ménages les plus touchés, mais se retrouve financièrement limité pour financer ses opérations en faveur des populations les plus affectées par la sécheresse et l’insécurité alimentaire. Un financement de 1,5 million d’euros remis par l’Union européenne, permettra à cet organisme d’étendre ses activités d’assistance alimentaire dans le Sud de Madagascar, la zone la plus touchée par la sécheresse, à l’origine de l’insécurité alimentaire.
Il s’agit, plus précisément, d’un financement du Département de la protection civile et des opérations d’aide humanitaire de la Commission Européenne (ECHO) qui permettra de mener des actions au profit de 130.000 personnes, soit 26.000 ménages en situation d’insécurité alimentaire dans le Sud à travers, notamment, des programmes de transferts monétaires, et ce, outre les distributions gratuites de vivres. Ce programme consiste à effectuer des transferts monétaires par téléphone mobile dans les districts où les marchés sont fonctionnels, afin de permettre aux ménages d’avoir davantage accès à la nourriture disponible sur les marchés. Chaque ménage reçoit 60.000 ariary par mois. Une somme dont le montant a été fixé sur la base du prix des produits alimentaires sur le marché local et équivaut au panier alimentaire fourni par le PAM dans le cadre des distributions gratuites de vivres.
35 millions USD. Selon l’analyse du cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) pour la période d’octobre 2016 à mars 2017, la situation est alarmante dans neuf districts du sud de Madagascar, à savoir Amboasary, Ambovombe, Ampanihy, Beloha, Bekily, Betioky, Tsihombe et quatre communes des districts de Taolagnaro et de Toliara II où près de 850 000 personnes sont en situation d’insécurité alimentaire sévère et ont besoin d’aide humanitaire d’urgence.
« La sécheresse provoquée par El Niño menace la production agricole dans le sud de l’Afrique et, de fait, contribue à affaiblir la sécurité alimentaire des communautés vulnérables. A Madagascar, la sécheresse engendrée par El Niño s’est ajoutée aux sécheresses récurrentes survenant dans le sud du pays. Par conséquent la production d’aliments de base a été affectée, entraînant une hausse des prix des produits alimentaires et une détérioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. En coopération avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM), nous cherchons à garantir une alimentation adéquate aux plus vulnérables, tout en protégeant et en restaurant leurs moyens de subsistance », déclare Christos Stylianides, commissaire européen chargé de l’aide humanitaire et de la gestion des crises.
Le PAM vise à atteindre un million de personnes en insécurité alimentaire au cours des prochains mois. Un objectif, pour l’instant, difficile à atteindre, faute de ressources financières suffisantes. En raison des difficultés de financement, en effet, le PAM a été obligé de réduire les rations destinées aux bénéficiaires de l’aide d’urgence. Pour la période de janvier à mars 2017, il lui faudra 35 millions de dollars pour poursuivre sa réponse humanitaire dans le sud du pays pour la période de janvier à mars 2017.
Recueillis par Hanitra R.