Quelque 26366 cas ont été dépistés et traités en 2013 et quasiment autant en 2012. C’est un peu plus de la moitié de ce qui devrait être effectué à Madagascar. La prise en charge stoppe la contagion et évite le développement de la tuberculose multi-résistante.
La tuberculose demeure une maladie endémique à Madagascar. Ces deux dernières années, un peu plus de 26 000 cas ont été dépistés et traités, avec un taux de guérison de 82 %. Autour de 9 % ont, néanmoins, été perdus de vue. L’interruption du traitement amène, pourtant, vers le développement de la forme multi-résistante de la maladie. Aussi un accent particulier est-il mis actuellement par le programme national de lutte contre la tuberculose à Madagascar (PNLT) sur l’importance du traitement et notamment de l’achèvement de celui-ci jusqu’à son terme. « Le schéma thérapeutique de la tuberculose sensible consiste à administrer trois types de médicaments pendant 6 mois. En présence d’une forme multi-résistante, le recours à quatre types de médicaments sur une durée de 18 mois est nécessaire, avec une hospitalisation de 6 mois au début du traitement », explique le Dr. Sahondra Randriambeloson, directrice du PNLT.
Guérir pour prévenir. « Le traitement constitue sans doute la plus grande mesure de prévention et dans le cas précis de la tuberculose, mieux vaut guérir que prévenir, si habituellement c’est plutôt le contraire ! Chaque malade traité cesse d’être contagieux alors qu’un malade non traité contamine une personne par mois. Le traitement épargne ainsi à 12 personnes, en une année, le risque de contracter la maladie. D’où le caractère préventif du traitement », soutient le Dr. Samuel Hermas Andrianarisoa, chargé du programme de lutte contre les maladies tropicales négligées de l’OMS. En effet, le malade traité n’est plus contagieux au bout de 15 jours de prise de médicaments. Néanmoins, il est impératif que le traitement soit poursuivi jusqu’au bout. La prise en charge est gratuite dans les 215 centres de diagnostic et de traitement de la tuberculose, publics et privés, répartis dans les 22 régions de Madagascar. Il en est de même pour la tuberculose multi-résistante dont la prise en charge se fait dans trois centres hospitaliers universitaires, à savoir celui de Befelatanana, de Toamasina et de Mahajanga.
Immunité. « L’organisme humain est confronté d’une manière ou d’une autre, au bacille responsable de la tuberculose, mais la maladie n’affecte l’individu que lorsqu’il y a fléchissement de son immunité et ce, pour de nombreuses raisons telle la malnutrition, l’alcoolisme ou encore le VIH/sida », explique, pour sa part, le Dr Tafangy Philémon Bernard, secrétaire général du ministère de la Santé publique. Et de préciser que le bacille pourrait être présent partout, et s’attrape sous de multiples façons. Le signe qui devrait alerter est une toux persistante de plus de trois semaines et résistante aux médicaments ordinaires. Ce symptôme pourrait être accompagné de plusieurs autres (amaigrissement, perte d’appétit, fièvre, fatigue persistante, etc.) Le dépistage reste, cependant, la seule façon de confirmer le diagnostic.
La microscopie reste, pour l’instant, le mode de dépistage le plus répandu à Madagascar. Des appareils modernes et plus performants commencent, toutefois, à être utilisés. Actuellement, le ministère de la Santé publique dispose de 6 appareils GeneXpert, permettant de détecter en 2 heures le bacille de Koch et de déceler, par ailleurs, une éventuelle résistance à la Rifampicine, habituellement pour traiter la tuberculose.
La journée mondiale de lutte contre la tuberculose sera célébrée lundi prochain, 24 mars. Pour Madagascar, la célébration nationale se tiendra au « Kianjabe Don Bosco » à Ivato.
Hanitra R.