Pan sur le bec de ces universités dont les annonces se vantent d’être les meilleures, les plus performantes, etc. La nouvelle est tombée comme un couperet et tord le cou à ces bonimenteurs. Il n’y a en, tout pour tout, que 3 (trois) universités à Madagascar qui ont obtenu l’accréditation au système LMD délivrée par leur ministère de tutelle. Voilà du coup, ces prétendus précepteurs obligés à être moins diserts et les parents étonnés d’avoir été bernés par les superlatifs étalés ici et là. Le Système LMD (Licence, Master et Doctorat), censé uniformiser le contenu, les méthodes ainsi que le cadre de l’enseignement supérieur dans le monde a été créé pour une mobilité transversale et horizontale à l’intérieur d’un même établissement d’abord, entre les universités d’un même pays ensuite, et entre tous les pays enfin. Ce qui veut dire, en plus simple que le savoir acquis et le diplôme obtenu restent immuables et surtout reconnus et valables de plein droit par toutes les universités d’ci et d’ailleurs. Il est clair maintenant que les habilitations accordées à tour de bras n’ont servi que de miroirs aux alouettes aux néo-bacheliers et aux parents. Il faut dire que ces délivrances devenues de simples formalités servaient bien le système d’après-bac à Madagascar où les universités publiques ne peuvent accueillir que moins de 10% (dix pour cent) des nouveaux bacheliers. La demande d’habilitation est un simple document à faire valider par une commission nationale d’habilitation composée de mandarins universitaires qui, en principe rejettent ou acceptent des intentions d’intégrer le LMD. Mais comme toujours, chez nous, intention ne vaut pas forcément action, les patrons d’officines de ventes de diplômes ont profité du label « habilitation » et voilà pourquoi, ils pullulent partout des universités à deux chambres, mais servant de quatre salles de cours, miracle réalisé par des rideaux et /ou de simples cloisons de bois. Résultat, nombreux sont les étudiants voulant aller à l’étranger qui se voient refuser leur inscription dans des facultés pour la simple raison que leur diplôme ne vaut pas plus que leur pesant de papier ou au mieux ils sont rétrogradés en première année. Déception acceptée des jeunes, mais elle n’est que le reflet d’une résignation collective dans un pays où la corruption est réputée omniprésente. L’accréditation est en fait la vérification sur terrain que les promesses ont été traduites en actes : que le programme d’enseignement ont été réellement prodigués par des enseignants véritablement qualifiés pour l’être et surtout les équipements exigés (ordinateurs, bibliothèques et système de secours d’urgence) existent vraiment et enfin, et non des moindres, l’existence d’infrastructures répondant aux normes strictes émises (par exemple un WC pour un nombre précis d’étudiants, etc.) Sur le millier d’habilitées,3 accréditées, le bilan est maigre mais que voulez vous ? Il reste que beaucoup doivent raser les murs maintenant.
M.Ranarivao