
A Fianarantsoa, Mahajanga, Ambositra, Sambava et dans beaucoup d’autres villes de Madagascar, le délestage continue de paralyser les activités et le quotidien des populations qui ont du mal à contenir leur colère.
Antananarivo est loin d’être l’unique localité à subir les conséquences du délestage avec les six heures par jour, en moyenne, de coupure d’électricité qu’endurent ses habitants. Car dans les autres villes des provinces et des régions, la situation est bien plus grave. Jusqu’à 16 heures par jour de coupure d’électricité à Mahajanga ; 17 heures par jour à Ambositra ; quasiment autant à Fianarantsoa et encore pire à Sambava où la population subit 22h par jour de coupure de courant – soit à peine 2h d’électricité, mais certains jours, la ville est privée d’électricité pendant 48h à 72h d’affilée. Toamasina est l’une des rares villes où le délestage n’est pas tellement au centre des préoccupations, les installations des usagers étant alimentés de manière acceptable, selon le témoignage de certains habitants de la ville.
Gouffre. Le délestage fait rage un peu partout et le risque de black-out n’est plus une hypothèse, mais bel et bien une probabilité, voire une certitude, en l’absence de solution d’urgence, appelée à s’inscrire dans la durée ! Totalement dépassée par les événements, la JIRAMA, compagnie nationale d’eau et d’électricité, semble bien se trouver au bord du gouffre, à moins qu’elle n’ait déjà un pied dedans. Dans les provinces comme dans la capitale, les responsables de la société préfèrent ne plus répondre aux manifestations d’indignation des abonnés sur les ondes radio, sur les réseaux sociaux. Les populations dans les villes régionales, comme à Sambava, à titre d’exemple, contiennent mal leur colère. A tel point que certains responsables et élus locaux, comme c’est le cas pour un député élu dans cette ville, prennent l’initiative de calmer les esprits en intervenant sur les ondes des radios locales et invitant la population à garder son sang-froid en dépit du caractère invivable de la situation. Les usagers, dont l’ire est comparable à une bombe à retardement sont, en effet, de moins en moins disposés à rester calmes. S’il est évident que les manifestations violentes envers les représentations locales de la JIRAMA ou sur les infrastructures – comme c’était le cas pour la ville de Farafangana il y a quelques mois – ne résoudront pas le problème, bien au contraire, les usagers, exaspérés par les activités au point mort faute de courant électrique, par les nuits dans l’obscurité et l’insécurité grandissante qu’elles favorisent, risquent de voir leur sens des responsabilités et leur bon sens voler en éclats.
Hanitra R.