
Si l’eau du barrage de Tsiazompaniry et le fleuve de l’Ikopa n’arrivent plus à réalimenter le bassin de décantation à Mandroseza, la réserve du lac qui s’étend sur 47ha n’aura plus qu’une autonomie de quatre jours.
A part le délestage qui sévit de plus en plus dans toutes les régions de l’île, une autre catastrophe pend au nez de la Jirama. En effet, il y aurait un risque de coupure totale de l’eau du robinet dans la Capitale s’il n’y a pas de pluie d’ici à quelques jours. D’après les explications du directeur général adjoint de l’Eau de la société, Ravalison Henri, il ne reste plus qu’une seule pompe en amont du barrage de l’Ikopa qui réalimente en eau le bassin de décantation dans le lac de Mandroseza. « L’autre pompe en aval du barrage n’est plus opérationnelle en raison de la baisse considérable du niveau de l’eau », a-t-il expliqué. Les gens peuvent même y traverser pour capturer des poissons. (Voire photo No 1).
Pompe incendiée. « Mais en amont du barrage, le niveau de l’eau ne cesse également de diminuer. Avant-hier, une diminution de l’ordre de 5cm a été observée. Et hier c’était à 40 cm de moins. Si ce niveau de l’eau tend encore à la baisse jusqu’à un certain seuil, et ce, faute de pluie, cette seconde pompe ne sera pas non plus fonctionnelle. A cet effet, il ne reste plus que la réserve du lac de Mandroseza qui a une autonomie de quatre jours pour alimenter en eau la Capitale », a-t-il enchaîné. C’est le même cas pour la station de pompage installée depuis 2010 par la Jirama à Faralaza. Cette infrastructure sert à alimenter en eau la population située dans la partie Nord-Ouest d’Antananarivo. Elle est également réalimentée par le fleuve d’Ikopa. « Mais la machine de pompage pouvant capter de l’eau avec un débit de 400m3/heure a été incendiée par manque de pression dû à la baisse du niveau du lit du fleuve. Du coup, nous étions obligés de la remplacer par une autre pompe à faible capacité de débit, soit de l’ordre de 150m3/heure. Nous avons entre temps effectué un curage du lit du fleuve d’Ikopa pour pouvoir dévier l’eau vers le bassin de captage à Faralaza », a fait savoir Ravalison Henri.

Solution. Par contre, si cette source d’eau continue à se tarir durant cette période d’étiage, la Jirama a encore une autre solution à très court terme. « Nous allons ouvrir les vannes du barrage de Tsiazompaniry en dirigeant l’eau ayant un débit de 10m3/seconde suivant les cours d’eau du fleuve de l’Ikopa afin d’alimenter le bassin de décantation de la Jirama à Mandroseza. Cette opération peut prendre 36 à 40 heures. Et ce débit va encore diminuer en raison de l’infiltration et de l’évaporation d’eau », a-t-il poursuivi. Quant aux deux autres stations de pompage installées respectivement à Ankadivoribe et à Sabotsy Namehana, aucun problème n’est à craindre, selon toujours ce haut responsable de la Jirama. En effet, cette dernière est entre autres alimentée par l’eau souterraine de la rivière de l’Imamba. En tout, l’approvisionnement en eau potable de la population tananarivienne par la Jirama dépend de la pluie. Cependant, les responsables au niveau de la direction de la Météorologie affirment que les conditions ne sont pas encore réunies pour pouvoir créer des pluies artificielles cette semaine.
Prière. Notons que la Jirama a déjà sensibilisé la population à économiser de l’eau tout en préservant l’environnement surtout au niveau des bassins versants. « La prise de responsabilité de tout un chacun s’impose également, car on ne peut pas prévoir tous les phénomènes naturels», a évoqué le directeur général adjoint en Eau de la Jirama. De son côté, le président de la FJKM, le Pasteur Irako Ammi Andriamahazosoa a invité la population et les dirigeants du pays à la prière tout en se repentant, lors d’un grand culte pour la bénédiction de toute sa famille et des activités de l’église pour 2017 dimanche dernier au Coliseum à Antsonjombe. Il s’est référé d’ailleurs à la citation du verset biblique 2 Chroniques 7 : 13-14 : « Quand je fermerai le ciel et qu’il n’y aura point de pluie, quand j’ordonnerai aux sauterelles de consumer le pays, quand j’enverrai la peste parmi mon peuple ; si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s’humilie, prie et cherche ma face, et s’il se détourne de ses mauvaises voies, je l’exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché et je guérirai son pays ». Tous ces maux se sont déjà produits à Madagascar.
Navalona R.