La communauté internationale dit que c’est une issue heureuse et que la crise gambienne a été résolue pacifiquement. Mais à y regarder de plus près, le départ de Yahya Jammeh pour un exil doré en Guinée Equatoriale n’est pas la solution rêvée pour le peuple gambien et son nouveau régime.
L’histoire en Afrique, un éternel recommencement
Les injonctions faites par la communauté internationale en général et les pays de la CDAO en particulier ont été menaçantes. Elles ont été suivies d’un passage à l’acte avec l’envoi de forces militaires . L’ancien président gambien Yahya Jammeh a été battu à la régulière par son successeur Adama Barrow et tout le monde s’était réjoui de le voir dans un premier temps reconnaître sa défaite. Puis, il s’est ravisé et a voulu refaire un décompte des voix, refusant de laisser la place à ce dernier. Les démocrates du continent ont très mal accepté ce revirement qui ternit une fois de plus l’image de l’Afrique. C’est encore un dirigeant au pouvoir depuis de nombreuses années qui, comme certains de ses voisins, refusent de se plier au verdict des urnes. La crise était inévitable, mais les dirigeants de la CDAO, communauté à laquelle appartient le Gambie, ont décidé de contraindre leur pair à ne pas insister. Le suspense a duré quelques jours et la nouvelle du départ du dictateur a été accueillie avec joie par les habitants de Banjul, la capitale. Mais les chancelleries du continent ont préféré faire preuve de prudence et affirmer qu’il faudrait encore un certain temps pour sécuriser le pays. Le président Adama Barrow a dit qu’il ne rentrerait dans son pays que lorsque les forces de la MICEGA le lui demanderaient. La crainte de voir l’ancien dirigeant fomenter des troubles est réelle car il a encore des partisans. Ce dernier n’est pas parti les mains vides et il a vidé les caisses de l’Etat. Un conseiller du nouveau président confirme qu’il a emmené dans ses bagages 11 millions de dollars. Le pays va devoir supporter les conséquences de ce pillage infâme. L’histoire en Afrique est un éternel recommencement.
Patrice RABE