Tôt ou tard, cela devait arriver. Et c’est cette semaine que la colère de certains consommateurs à bout de nerfs s’est exprimée. Les responsables de la Jirama ont tout de suite réagi et rétabli l’alimentation en énergie des quartiers privés d’électricité depuis trop longtemps. Ces dirigeants qui tablaient sur la patience des Malgaches pensaient que, en faisant appel à la compréhension de ces derniers, ils pourraient faire passer la pilule des délestages. Mais, comme le disait Rado, « tsy maintsy mipoaka ny sarombilany ! » (en traduction libre, le couvercle de la marmite doit sauter !). Et la rancœur qui s’est exprimée dans les rues d’Itaosy a été un avertissement pris au sérieux par la Jirama. Les excuses présentées par la société nationale ont momentanément calmé les esprits échauffés, mais maintenant, elle doit montrer qu’elle prend véritablement à cœur de trouver des solutions pour résoudre ses problèmes. La majorité de la population comprend parfaitement que la sécheresse qui sévit en ce moment est un phénomène qu’on ne peut pas maîtriser, et faute de pouvoir faire tourner les turbines d’Andekaleka, on doit se rabattre sur les usines thermiques. Mais l’argent nécessaire manque cruellement à un Etat aux ressources financières limitées et surveillées de près par les institutions internationales. Fort heureusement pour lui, la tendance haussière qui avait été constatée sur les marchés de la Capitale a vite disparu. Les prix du riz et des autres P.P.N. sont revenus à leur niveau d’avant. Il en a été de même pour les carburants. La poussée de fièvre du début de semaine n’a pas eu de graves conséquences et la tension semble être retombée. Mais nul ne peut prévoir de quoi demain sera fait.
Sur le plan international, c’est toujours le comportement dérangeant de Donald Trump qui continue de marquer le climat politique tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des Etats-Unis. Ce président non conformiste multiplie les « tweets » rageurs pour essayer d’imposer ses volontés. Néanmoins, il a essuyé un camouflet auprès de la cour d’appel de San Francisco qui a maintenu la suspension de son décret anti immigration. L’opinion française se passionne pour les affaires qui sont en train de plomber la candidature de François Fillon à la présidentielle. L’homme fait face et mène une campagne très active auprès des électeurs. En Roumanie, l’abrogation du décret assouplissant la loi anti corruption par le Premier ministre social démocrate n’a pas étouffé la contestation. Les manifestations ont repris de plus belle pour demander sa démission.
Suspension du décret anti immigration maintenue. Il pensait qu’il aurait eu gain de cause auprès de la cour d’appel de San Francisco. Donald Trump a dû déchanter car les juges ont jugé son décret anti immigration contraire à la constitution. Tous les protecteurs des droits de l’Homme ont salué la décision qui rétablit la situation régnant auparavant dans les aéroports internationaux. Comme à son habitude, le président a réagi avec colère en tweetant que c’était la sécurité des citoyens américains qui avait été mise en danger.
François Fillon ne plie pas. Un dernier sondage affirme que 70 % des Français souhaitent que François Fillon retire sa candidature à l’élection présidentielle. Ce dernier n’entend pourtant pas le faire et maintient le cap de sa campagne. Il avait entamé sa contre attaque lundi lors d’une conférence de presse où il avait rassuré son camp. Tous les barons de la droite avaient, semble-t-il, été convaincus par sa prestance et ont fait bloc autour de lui. Néanmoins, l’opinion est moins facile à convaincre et il continue de perdre des points auprès d’elle.
Le régime parait pour le moment avoir stabilisé une situation qui semblait devoir lui échapper. L’opinion qui est, par essence, volatile peut à tout moment basculer si des solutions à ses problèmes ne sont pas trouvées. Le climat social est à l’image des caprices du temps. Il ne risque pas de s’améliorer si dame pluie ne se décide pas à se déverser plus abondamment.
Patrice RABE