
Ils viennent de différents horizons artistiques mais ont décidé de collaborer, le temps d’un projet. Du 16 février au 8 mars, Tahina Rakotoarivony, Fabio Thierry Andriamiarintsoa et Toxic présentent leurs œuvres à l’Is’art galerie Ampasanimalo.
Les murs, selon cette expression populaire, ont des oreilles. Pas seulement ! Tahina Rakotoarivony, Fabio Thierry Andriamiarintsoa et Toxic, eux, vont jusqu’à dire qu’ils nous parlent. S’étant inspirés de cet adage, le sculpteur, le photographe et le vidéaste se sont lancés dans une aventure dont la fin ne pouvait qu’être heureuse, même si on n’en est pas encore là.
Bouillonnant de créativité et jamais à court d’idées, Tahina Rakotoarivony, cette fois-ci, a décidé de collaborer avec d’autres artistes, venus de divers horizons musicaux. Un choix qui n’est pas fortuit. Effectivement, « Les murs qui nous parlent » n’est pas une simple exposition. C’est également une forme d’éducation pour sensibiliser les gens au travail artistique. Selon l’explication du collectif « La photographie et la vidéo sont un moyen de garder mémoire de la démarche artistique, du témoignage verbal des modèles et du processus plastique de création de sculpture. Mais elles permettent également une nouvelle scénographie de l’exposition, où photographies, vidéos et sculptures sont intégrées dans un même espace ».
Le concept. Si les murs ont des oreilles, ils ont également des choses à raconter… « Jeu de réciprocité entre les murs et les gens, entre ce que les murs entendent et racontent, ou plutôt de ce que les gens disent sur ce que les murs peuvent entendre et raconter. La base de l’exposition est une rencontre entre les artistes et leurs modèles, avec l’objet ‘mur’ au centre, comme base du dialogue, de la symbolique et de la créativité. Les murs nous entourent, ils parlent du statut social selon la hauteur du mur, de culture (techniques utilisées), d’environnement (à partir des matériaux utilisés). Ils peuvent laisser traverser la parole (si l’épaisseur est assez fine) ». Un mur peut être une barrière, un confinement, une sécurité mais également un support d’expression pour les artistes avec le street art qui connaît une popularité grandissante. Cette exposition met en valeur les murs comme support, objet de recherche, histoire de vie, et partie intégrante des sculptures des corps des modèles. Cette exposition fait ressortir une partie de l’humanité qui se cache dans les murs.
Les artistes. Tahina Rakotoarivony, un artiste connu et reconnu dans le milieu artistique. Genève, Londres, Paris, Dakar, Bruxelles… Tahina Rakotoarivony est certainement l’artiste le plus dynamique, sollicité et l’un des plus créatifs de sa génération. D’ailleurs, c’est sous son initiative que l’Is’Art galerie ouvre ses portes en 2011. Son travail artistique est une recherche créative constante, testant de nouveaux procédés. Peinture acrylique, collage, pochoirs ou plastique, c’est un touche à tout dont les créations s’inspirent de son environnement social urbain.
Passionné de photo depuis 2008, Fabio Thierry Andriamiarintsoa a d’abord pratiqué en tant qu’amateur pour rejoindre ensuite le monde professionnel et artistique. Au fil des années, il acquiert peu à peu les techniques de prises de vue et maîtrise aujourd’hui différents logiciels pour réaliser des retouches complexes. Inspiré par Daniel LLinca ou Joel Grimes, la photographie est pour lui un art avant tout, un moyen de s’exprimer et surtout une capture d’instantané et d’émotion.
Toxic ? Lui aussi est un poids lourd dans le milieu de la photographie. Sélectionné à la biennale des artistes de Haute-Marne à Chaumont France en 2015 et exposé à Paris au 59 Rivoli en 2016, la photographie, pour lui, est surtout un outil d’expression imagée sur le monde, son pays Madagascar et ses habitants.
Mahetsaka