Le chemin qui mène à l’élection présidentielle de 2018 semble particulièrement ardu pour le président Hery Rajaonarimampianina. Les embûches qui se dressent devant lui sont de plus en plus nombreuses et pourtant, il fait comme si une voie royale s’ouvrait devant lui.
Un chemin ardu pour le Président avant 2018
L’équipe qui entoure le chef de l’Etat se veut particulièrement rassurante quand elle évoque cette élection présidentielle de 2018. Jusqu’à présent, en effet, aucun mouvement de contestation n’a inquiété le régime. Le délestage qui a provoqué le mécontentement de la population a été maîtrisé après les pluies abondantes de ces derniers temps. Néanmoins, le malaise qui régnait n’a pas été pour autant dissipé. La rentrée médiatique d’Andry Rajoelina l’a même accentué. La condamnation du sénateur Lylison a été ressentie par l’opinion comme une tentative d’intimidation plutôt maladroite. La réponse du MAPAR, mesurée dans la forme, mais très critique sur le fond, donne à ce parti un poids que le pouvoir ne peut pas négliger. Le HVM , qui règne pour l’instant sans partage, est un colosse aux pieds d’argile. Les dissensions en son sein ne peuvent plus être masquées. La guerre de « leadership » comme nous le titrons aujourd’hui montre que certains barons du parti HVM se préparent au cas où le chef suprême renoncerait à se présenter à l’élection présidentielle de 2018. Cette hypothèse n’est pas irréaliste car la stabilité du régime n’est pas assurée. Les appels au renoncement de Hery Rajaonarimampianina se font de plus en plus pressants. Pour l’instant, il ne s’agit que d’une éventualité et les partisans de ce dernier font tout pour asseoir l’image d’un dirigeant sûr de lui, se préparant sereinement à cette échéance de 2018. Les déclarations faites lors des déplacements en province sont censées redonner du crédit à son image d’homme d’Etat. Rien n’est pourtant moins sûr car cette image est brouillée par ce que l’on constate réellement sur le terrain.
Patrice RABE