
Un parcours politique exceptionnel. Rares sont les politiciens malgaches qui ont pu égaler ses exploits. Jean Max Rakotomamonjy a gravi tous les échelons d’une carrière politique, couronnée actuellement par son accession à la tête de la troisième Institution de l’Etat, à savoir l’Assemblée nationale. « Alors que j’étais à Nosy-Be après avoir obtenu ma licence en Sciences Economiques à l’Université d’Antananarivo, Herizo Razafimahaleo m’écrivait et me demandait d’ être le candidat du parti Leader Fanilo à la mairie d’Andapa. J’ai accepté et j’ai été élu avec 70% des voix. C’était en novembre 1995. Cette élection a marqué le début de ma carrière politique », explique Jean Max Rakotomamonjy. Après avoir été maire de la commune urbaine d’Andapa, l’actuel homme au perchoir fut successivement conseiller provincial, sénateur élu, membre de la HAT (Haute Autorité de la Transition), membre du CST (Conseil Supérieur de la Transition), ministre (Ministre du Tourisme) et député. Lors des dernières Législatives, Jean Max Rakotomamonjy fut élu député d’Andapa contre 14 candidats, avec un score de 28% des voix. « J’ai commencé par le bas et je suis actuellement à la tête d’une importante Institution de la République », souligne-t-il.
Fidélité politique. Jean Max Rakotomamonjy a également réalisé presque le même parcours au sein du Leader Fanilo. Il y a adhéré après son élection à la mairie d’Andapa. Avant, il n’était affilié à aucune formation politique. « En 1996, je suis entré membre du parti. J’ai ensuite intégré le bureau national en tant que conseiller. Après le décès de Herizo Razafimahaleo, je suis entré dans le bureau national de coordination provisoire, présidé par Manassé Esoavelomandroso, en tant que 1er vice-président. Actuellement, je suis président du bureau national de coordination du Leader Fanilo depuis son conseil national de décembre 2012. J’ai dirigé le parti durant les évènements politiques de 2009. Malgré le fait que le Leader avait connu plusieurs périodes de traversée de désert durant les régimes successifs, je n’ai jamais quitté le parti. Je me suis toujours présenté aux élections au nom du parti, contrairement à celui qui revendique la propriété du parti alors qu’il s’est présenté sous les couleurs du MMM lors des dernières Législatives. C’est pour dire que je ne suis pas un opportuniste politique. »
Issu d’une famille paysanne. Jean Max Rakotomamonjy ne fait pas partie de ces politiciens qui étaient toujours au pouvoir parce qu’ils appartiennent à des familles historiquement reconnues et connues ou économiquement puissantes. L’actuel président de l’Assemblée nationale est issu d’une famille paysanne. Fils d’un instituteur public, il est le second d’une fratrie de onze enfants. Jean Max Rakotomamonjy est fier de raconter ce qu’il a vécu : « Je suis né à Antsahavoara, une localité qui n’est pas jusqu’à présent accessible en voiture. Pendant mes études primaires, j’ai fait à pieds tous les jours 14km de route, 7km à l’aller et 7km au retour. Nos parents étaient très stricts en matière d’éducation de leurs enfants. Après mon CEPE, ce trajet a doublé. J’ai fait tous les travaux de champ pour aider mes parents à nourrir mes frères et soeurs. Je n’ai pas eu la chance, comme d’autres enfants, de faire ce que je voulais et d’obtenir ce que je désirais. Après l’école pendant les 5 jours ouvrables, j’allais à la collecte des bois pour le feu le samedi. Dimanche dans la matinée, j‘allais à l’église, et ce n’étais que l’après-midi que j’étais autorisé à aller au cinéma. »
5.000 francs par mois. Jean Max Rakotomamonjy a perdu son père à l’âge de 17 ans. II venait d’avoir son bac et devait à l’Université. « Malgré le décès de mon père, j’ai fait tout pour poursuivre mes études supérieures à l’Université d’Antananarivo », rappelle-t-il. A Ankatso, vu sa situation familiale et économique, l’étudiant Jean Max a eu droit à un logement universitaire et à une bourse de 13.800 francs net par mois. « Sur ces 13 800 francs, j’envoyais chaque mois 5 000 francs à ma mère pour l’aider à scolariser mes frères et mes sœurs. Après ma licence, j’ai été obligé de chercher du travail et j’en ai trouvé à Toamasina. Jj’ai commencé à adhérer aux différentes associations comme la FITEFA (Fikambanany Zanaky ny Faritany Antsiranana) et la FIZANA (Fikambanan’ny Zanak’Andapa aty Antananarivo) », conclut notre « homme politique » d’aujourd’hui.
Recueillis par R. Eugène