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jeudi, août 21, 2025
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Remaniement incontournable : Une dizaine de ministres en mauvaise position

La nomination et le limogeage des ministres font partie des pouvoirs régaliens du président de la République.

Mahazoarivo propose et Iavoloha dispose. C’est la règle pour la nomination et le limogeage des membres du gouvernement.

« Sur proposition du Premier ministre, il nomme les membres du gouvernement et met fin à leurs fonctions ». Par « il », l’article 54 dernier alinéa de la Constitution désigne évidemment le président de la République qui compte parmi ses pouvoirs régaliens, celui de nommer et de limoger les ministres. « Ce n’est pas la communauté internationale qui dicte sa loi chez nous », a-t-il spécifié à propos des élections.

 Souveraineté nationale. Cette mise au point du chef de l’Etat est valable en ce qui concerne le gouvernement pour lequel les partenaires techniques et financiers n’ont pas à faire pression – directement ou indirectement – pour la reconduction de tel ministre ou l’éviction de tel autre. « La formation du gouvernement fait partie des domaines de souveraineté nationale », souligne un baron du HVM. Avant d’ajouter dans la foulée que « le satisfecit accordé par le FMI et/ou la Banque mondiale à un membre du gouvernement ne signifie pas que ce dernier est inamovible ». Une allusion on ne peut plus claire à l’actuel ministre des Finances et du Budget à qui il reproche d’« avoir moins comme patron ses supérieurs hiérarchiques que les bailleurs de fonds ».

Problèmes relationnels. Un ministre de faire remarquer pour sa part que « Gervais Rakotoarimanana a des problèmes relationnels avec les autres membres du gouvernement qui n’en peuvent plus de devoir presque s’agenouiller devant lui afin d’obtenir le déblocage de tel fonds ou de tel financement ». Tout en reconnaissant que l’actuel Grand Argentier « n’est pas du genre magouilleur », un autre de ses collègues de faire remarquer qu’ « il n’est pas pour autant le seul ministre clean du gouvernement, même s’il se plaît à jouer le gendarme financier et budgétaire du régime ». Le baron du HVM suscité d’enchaîner que « le Monsieur Propre du gouvernement n’a pas le monopole du respect de l’orthodoxie financière ni de la bonne gestion des finances publiques ».

Démission. Appréhendant l’horizon 2018, le politicien en «cravate bleue » va jusqu’à dire qu’« en donnant son feu vert à la réouverture de Tiko malgré ses arriérés fiscaux, l’actuel ministre des Finances et du Budget donne l’impression de faire le jeu de l’ancien président Marc Ravalomanana ». Enfonçant le clou, un député de rappeler qu’« on avait réclamé la démission du ministre Gervais Rakotoarimanana dont les propos étaient assez dédaigneux lors du face-à-face avec les « Solombavambahoaka » à l’occasion de l’examen de la Loi de Finances pour 2017 qui n’a été adoptée que par 45 élus sur 151 ». Pour toutes ces raisons, plusieurs ministres, élus et membres du HVM demandent au président de la République de « ne pas reconduire l’actuel ministre des Finances et du  Budget lors du prochain remaniement du gouvernement car il y va de la cohésion et de la bonne entente au sein de l’Exécutif ».

Fracture. Un vent de fronde se lève également contre l’actuel ministre de la Communication et des Relations avec les Institutions que bon nombre de journalistes accusent d’être « le fossoyeur de la liberté de la presse » à travers le code de la communication médiatisé. La reconduction éventuelle de Vonison Andrianjato ne pourrait qu’accentuer davantage la fracture entre le régime et une grande partie des médias, estime-t-on. L’affaire (au propre comme au figuré) de son ex-directeur de cabinet, Nivo Ratiarison ne plaide pas non plus en faveur du maintien du ministre qui a été plus ou moins désavoué avec le retour à leurs postes des anciens responsables des chaînes publiques que les deux hommes avaient fait limoger au lendemain de leur arrivée à Nanisana. Le ministre de la Sécurité Publique Anandra Norbert risque aussi de faire les frais du prochain remaniement. L’homme avait effectivement alimenté la chronique pour ne retracer que la saga sur la nomination, l’abrogation et la re-nomination de son directeur de cabinet.  Une valse hésitation qui avait eu des impacts dans les rangs de la Police qui avaient l’impression de faire un pas en avant et un pas en arrière, c’est-à-dire revenir finalement à la case départ.

Misabaka. Pour avoir fait fi de deux arrêts du Conseil d’Etat qui est la juridiction administrative suprême, la ministre de l’Emploi, de l’Enseignement Technique et de la Formation professionnelle pourrait également rester sur le quai lors du passage du train du remaniement au Complexe scolaire Ampefiloha. Il n’est pas non plus exclu que le ministre des Transports et de la Météorologie, Benjamina Ramanantsoa descende au prochain arrêt. Et ce, après avoir fait le tour de trois ministères (Transports ; Tourisme ; Enseignement Technique) depuis 2009. A force de jouer le « misabaka » avec le MTS et le HVM, il court le risque de ne plus se relever de pareil grand écart. Même chose pour les ministres Ndahimananjara Johanita (Environnement, Ecologie et Forêts) et Maharante Jean de Dieu (Fonction Publique et Réforme de l’Administration) qui ne sont plus tout à fait Orange sans être entièrement Bleus.

Affaires. Face à la recrudescence de la justice populaire, Charles Andriamiseza n’est pas sûr non plus de conserver son poste à Faravohitra lors du prochain remaniement, quand bien même sa gestion des dossiers chauds comme ceux d’Alain Ramaroson et Lylison pourrait être un atout pour lui. Ce qui n’est pas le cas du général Herilanto Raveloharison dont la gestion du dossier délestage, en sa qualité de ministre de l’Energie par intérim, a fait broyer du noir à la population. Le ministre des Ressources halieutiques et de la Pêche, Gilbert François risque aussi de sortir perdant de sa lutte de leadership avec le SG du gouvernement Tsihoara Eugène réputé plus proche d’Iavoloha que de Mahazoarivo. Ying Vah Zafilahy n’a pas non plus beaucoup de chance de garder le portefeuille des Mines et du Pétrole à cause des affaires (dans tous les sens du terme) de carrières de pierres (précieuses ou semi-précieuses) qui avaient même occasionné dans certains cas, des morts d’homme.

Numéro 3. La liste des ministres en mauvaise position n’est ni exhaustive ni définitive. La donne peut changer au fil des jours. En tout cas, le dernier mot appartient au président de la République. Qui aurait pu imaginer que le tout puissant président national du HVM, Rivo Rakotovao allait être relégué au rang de numéro 3 du gouvernement lors du dernier remaniement. Et ce, pour être supplanté par Narson Rafidimanana à la tête du ministère auprès de la Présidence chargé des Projets Présidentiels, de l’Aménagement du Territoire et de l’Equipement. Une ascension fulgurante pour le patron du M2PATE qui en est à son 3e ministère en 3 ans.

R. O

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