
Il faut une dizaine de millions de dollars pour exploiter les gisements pétroliers. Il faut aussi se préparer pour améliorer le contrat pétrolier et avoir un équilibre quant à la distribution des richesses et aux retombées économiques.
Une quinzaine de cadres et de techniciens issus des ministères en charge des Mines et du Pétrole, de l’Environnement ainsi que des Finances et du Budget, et des organismes rattachés comme l’OMNIS, sans oublier le secteur privé et la société civile, ont suivi des formations sur l’établissement des contrats pétroliers. La formation est organisée par le ministère en charge des Mines et du Pétrole avec l’appui de la Banque Africaine de Développement via Facilité Africaine de Soutien Juridique. « Ces techniciens formés seront des futurs négociateurs dans l’établissement des contrats pétroliers afin qu’il y ait des retombées économiques positives pour le pays, surtout pour la population locale impactée par le projet », a soulevé le ministre auprès de la Présidence, en charge des Mines et du Pétrole, Zafilahy Ying Vah, lors de la clôture de cette formation qui s’est tenue pendant deux semaines au DLC- Anosy.
Gagnant-gagnant. « Et l’objectif consiste à avoir un partage équitable de la production, dans le cadre d’un esprit gagnant-gagnant », a-t-il poursuivi. Notons que nombreux sont les projets pétroliers, que ce soit offshores ou onshores à Madagascar. « La réserve d’une quantité de 1,5 milliard de barils dans le gisement de Tsimiroro et la découverte d’un gisement de gaz à Mahaboboka dans la région d’Atsimo-Andrefana ainsi que dans le Canal de Mozambique sont déjà confirmées. Raison de l’amélioration de notre code pétrolier afin d’attirer plus d’investissements surtout étrangers dans le secteur. En effet, le Code pétrolier actuel a été conçu pour la phase d’exploration alors que le pays est actuellement en phase d’exploitation pour ne citer que le cas de la compagnie Madagascar Oil produisant plus de 160 000 barils d’huile lourde à Tsimiroro », a rappelé le ministre de tutelle. En outre, il a affirmé que l’exploitation de cette huile lourde pour la Jirama est envisageable, compte tenu du fait que les essais sur le groupe de la centrale de Mandroseza ont été concluants. « En plus, le taux de soufre de cette huile lourde est minime. Cela permet de réduire le coût de l’électricité à Madagascar », a-t-il enchaîné.
Problèmes financiers. En revenant sur la formation, la fiscalité et l’économie des contrats pétroliers, la modélisation économique, les questions liées aux intérêts économiques locaux, la responsabilité sociale des entreprises, la résolution des conflits font partie des thèmes abordés. Un projet d’élaboration d’un guide pratique relatif aux investissements pétroliers en amont sera ensuite présenté dans quelques semaines. « La BAD envisage de reproduire un tel évènement à Madagascar pour élargir leur application à d’autres secteurs constituants les centres névralgiques pour l’économie du pays », a déclaré Abdelkrim Bendjebbour, le représentant résident de cette institution. Par ailleurs, « même si beaucoup de permis d’exploration ont été octroyés, les opérateurs ont du mal à se lancer dans la phase d’exploitation à cause des problèmes financiers. En effet, il faut une dizaine de millions de dollars pour exploiter les gisements pétroliers. Il faut aussi se préparer pour améliorer le contrat pétrolier et avoir un équilibre quant à la distribution des richesses et aux retombées économiques », a-t-il conclu.
Navalona R.