
Dans l’optique du remaniement gouvernemental, le ministère des Finances et du Budget (MFB) est un portefeuille (au propre comme au figuré) très convoité, compte tenu (dans tous les sens du terme également) des avantages que procure le poste de Grand Argentier dont la succession est ouverte depuis la fin de la Conférence des Bailleurs et des Investisseurs à Paris.
Bataille électorale. « L’argent est le nerf de la guerre ». A l’instar du stratège athénien Thucydide qui avait déjà compris à son époque, au Ve siècle av. J-C, l’importance des moyens financiers dans une guerre, le HVM a des visées sur le ministère des Finances et du Budget dans la perspective de la bataille électorale de 2018. Ce ministère clé était d’ailleurs dirigé sous la Transition par l’homme fort du parti au pouvoir qui fait également sien l’aphorisme selon lequel l’argent, c’est la force qui signifie …Hery. L’argent donne aussi du ressort pour faire allusion au tic du président qui veut montrer par là, qu’il déborde d’énergie.
Bailleurs de fonds. Dans cette approche moins mercantiliste qu’électoraliste de l’argent, le HVM a des hommes pour devenir Grand Argentier. A commencer par son président national Rivo Rakotovao qui faisait partie du cabinet du MFB dans le précédent régime. Est également un (re)ministrable en puissance, celui qui avait succédé à Hery Rajaonarimampianina à Antaninarenina, en l’occurrence Lanto Rasoloelison qui est sorti de l’ombre pour entrer dans la …lumière à la tête de la Jirama. L’homme a l’avantage d’être proche du HVM qui l’avait inclus dans sa liste aux élections sénatoriales dans la province de Tana. Son autre atout et non des moindres, c’est qu’il a l’estime des fonctionnaires – du haut en bas de l’échelle – du MFB où il avait occupé, avant de devenir ministre, le poste de Directeur de la Programmation et du Cadrage Budgétaire qui lui a permis d’être connu et reconnu par les bailleurs de fonds en général et par les institutions de Bretton Woods en particulier. La preuve, il est chargé, en tant qu’Administrateur délégué de la Jirama, de la mise en œuvre du Programme d’Amélioration de la Gouvernance et de l’Opération du Secteur de l’Electricité (PAGOSE) financé par la Banque mondiale. Le fait que cet homme de foi a un fort ancrage au sein de l’Eglise protestante réformée est aussi un atout en sa faveur, car les voix des fidèles de la FJKM pèseront de tout leur poids dans la balance des votes en 2018.
Rang de ministre. Le président de la République pourrait aussi opérer un remaniement à l’interne en remplaçant Gervais Rakotoarimanana par un autre expert-comptable pour ne pas citer le directeur de cabinet à moins qu’il ne veuille pas devenir calife à la place du calife. Mais il n’est pas exclu non plus que le locataire d’Iavoloha fasse appel à l’un des membres de son collège de conseillers pour devenir ministre des Finances et du Budget. Dans ce cas de figure, Léon Rajaobelina qui « a rang de ministre » en sa qualité de commissaire général de l’Organisme de Coordination et de Suivi des Investissements et de leurs Financements (OCSIF) a des chances de revenir à Antaninarenina où il a du reste laissé de bons souvenirs à ceux qui travaillaient déjà au MFB du temps où il était le Grand Argentier. En tout cas, celui qui fut aussi gouverneur de la Banque centrale, Ambassadeur à Washington et vice-président de Conservation International a une grande expérience des négociations avec les bailleurs de fonds.
Politique d’ouverture. Dans le souci de ratisser large en 2011, Iavoloha pourrait aussi profiter du prochain remaniement du gouvernement pour faire une politique d’ouverture en direction de technocrates comme Orlando Robimanana qui a le profil de l’emploi. Les compétences de cet expert du FMI sont également reconnues par les partenaires techniques et financiers. And last but not least, tel qu’on l’avait vu lors de son « limogeage », l’ancien Directeur général du Trésor jouit d’un capital sympathie auprès du personnel du MFB qui est nostalgique de « la belle époque » et de tous les avantages. Au propre comme au figuré.
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