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mardi, mai 13, 2025
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Mgr Odon Marie Razanakolona : « La crise de confiance entre l’Etat et les acteurs non étatiques se creuse »

L’Archevêque d’Antananarivo estime que la réconciliation nationale et la refondation de la République doivent se faire d’une manière inclusive. 

« La pauvreté de Madagascar est, avant tout, morale et éthique avant d’être sociale et économique et touche toutes les couches de la société y compris le milieu religieux ». C’est ce qu’a déclaré hier Monseigneur Odon Marie Razanakolona. Présent à l’Université Catholique de Madagascar pour donner le coup d’envoi du Symposium sur l’ « Ethique, responsabilité et développement », l’Archevêque d’Antananarivo n’a pas mâché ses mots pour dénoncer l’absence d’éthique et la non-prise de responsabilité, « origine du non-développement de Madagascar », selon ses dires. Dans son discours, l’actuel président du Conseil Œcuménique des Eglises (FFKM) a surtout mis l’accent sur le manque de confiance entre les dirigeants et la population. « A un moment où la vie nationale est en ébullition entre vindicte populaire et répression aveugle des forces de l’ordre et que la crise de confiance entre l’Etat et les acteurs non étatiques se creuse, ce symposium tombe à point nommé », a-t-il soutenu. Et lui de poursuivre que « la crise de confiance entre la population et l’Etat est aussi une crise de confiance entre la population et son élite ». D’après Monseigneur Odon Marie Razanakolona, « l’Autorité de l’Etat se désagrège devant l’institutionnalisation de la corruption expliquant le désarroi de la population qui n’a plus confiance, ni en son administration, ni aux forces de l’ordre, ni à la Justice. La population ne se reconnaît pas dans les institutions mises en place à chaque sortie de crise politique ayant entraîné des changements de régime ».

Vindictes populaires. Une allusion certainement à la situation sociopolitique du moment, engendrée entre autres, par la généralisation de la culture de la vengeance et des cas de vindictes populaires, ainsi que la corruption générale et généralisée au niveau de l’Administration. Ces faits sont devenus une pratique courante au niveau de la Société malgache. On constate actuellement que les institutions de la République sont fragiles et fragilisées par la corruption et les abus de tout genre. Et ce, contrairement à la promesse faite par le candidat « numéro 3 » Hery Rajaonarimampianina durant la propagande. Tout au long de sa tournée de campagne, le « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » s’est engagé à mettre en place un Etat fort qui bénéficiera de la confiance entière de la population. Nul n’ignore pourtant que la recrudescence actuelle des vindictes populaires reflète le manque de confiance de la population envers la Justice et les forces de l’ordre, mais aussi envers les élus. « En conjuguant amnistie et impunité, la classe dirigeante de ce pays incluant les élites civiles et militaires tant politique, administrative, économique que sécuritaire se place au-dessus de la loi », a déclaré Mgr Odon Marie Razanakolona. Il pointe également du doigt le fait que l’élite et l’intelligentsia ont toujours confisqué le débat, sans avoir l’humilité d’écouter la population, au moins une fois en partant de la base sociale qu’est le « fokontany » pour construire une Nation riche de nos diversités et dans le respect de la pluralité des idées et des cultures.

Refondation. Comme solution, Monseigneur Odon Marie Razanakolona estime qu’ « il faut revoir la fondation de notre maison commune ». Une refondation de l’Etat en quelque sorte. Selon ses dires, « la réconciliation nationale et la refondation de la République doivent se faire de manière inclusive en partant de la base sociale pour favoriser l’appropriation du processus par la population et permettre la mise en place d’une Nation forte avec des institutions reconnues par tous ». « On ne peut pas exclure indéfiniment 3,5 millions de personnes ayant plus de 18 ans révolus parce qu’ils n’ont pas d’état civil, sans compter leurs familles », a-t-il martelé. Il, c’est l’Archevêque d’Antananarivo qui estime également que la politique de développement et d’exploitation de nos ressources naturelles est à planifier en tenant compte des générations futures. Selon ses dires, « Madagascar a beaucoup d’élites et d’intellectuels mais très peu de détenteurs de savoir pétris de sagesse au service de l’intérêt général. Le Changement de paradigme est donc nécessaire pour que l’exploitation rationnelle de nos ressources naturelles puisse être au service du développement durable et de l’épanouissement de l’homme ». Le président du FFKM remet aussi en question l’indépendance de la Société civile. Il serait également question de rétablir la confiance entre l’Etat et la population, et entre les collectivités locales et les entreprises, dans un processus inclusif et responsable.  

Davis R

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