Quand le coach Tsiry ou Andriamirijamanana Tsiriniaina, entraîneur de 3FB Football d’Ambatondrazaka se confie, on a une idée de ce qu’il veut dans le monde du football. Et il possède déjà les atouts pour donner un grand coup de main. Interview.
Midi Madagasikara : « Pourquoi entraîneur de football ? »
Andriamirijamanana Tsiry, coach de 3FB : « Je me dis pourquoi pas. Tout d’abord, c’est la suite logique de ma formation à l’Académie Nationale des Sports. De plus, c’est ce que j’aime faire : le métier d’entraîneur est vraiment passionnant. La planification d’entraînement, le coaching au quotidien, l’imagination, la créativité, l’environnement de travail etc. Tout cela me motive dans ce métier et je crois qu’il n’y a pas plus beau métier au monde que de faire gagner une équipe ».
M.M. : « Parlez-nous de vos qualifications et de votre carrière ? »
A.T. : « Je suis diplômé de l’ANS en tant qu’entraîneur sportif supérieur niveau IV. Et comme sport d’option le football. J’ai passé aussi mes diplômes fédéraux, pour l’obtention de la Licence C et la Licence B CAF. Ma carrière, c’est vrai, elle vient juste de commencer. Mais durant mon stage de formation, j’étais déjà aux côtés de quelques entraîneurs de renom pour assister à leurs séances d’entraînement. A l’époque, j’étais avec l’IFC de Maître Tony Rabarison, la CNaPS de Maître Hery Be. J’ai aussi eu un temps de passage chez Jet Mada de Maître Hery Razafindrasata. En 2016, j’étais à la tête d’une équipe de 2e division de la section Est de la ligue Analamanga. Actuellement je viens de m’engager avec l’équipe de 3FB d’Ambatondrazaka ».
M.M. : Comment voyez-vous le football malgache actuellement ?
A T : « On peut répondre à cette question sous plusieurs angles. En tant que technicien, je félicite d’abord la CNaPS pour sa qualification et je lui souhaite bonne chance. Encourageons l’Elgeco Plus à faire mieux l’année prochaine. Avoir du talent sans l’entretenir pour moi est un gâchis. Je pense que les joueurs ne travaillent pas assez et certains entraîneurs ne font pas travailler suffisamment ces joueurs. Pour ce travail, je m’inspire du modèle européen plutôt que du modèle latino-américain. Cela se base sur le travail bien structuré. En tant qu’entraîneur, j’aime l’engagement physique des Anglais, la rigueur tactique des Italiens et le jeu direct des Allemands. Ce n’est pas un hasard si les Espagnols et les Allemands étaient les lauréats des deux dernières coupes du Monde. Ce sont toujours des Européens, non ? Nos entraîneurs et joueurs doivent s’impliquer pour travailler dur. La victoire n’est pas un but, c’est plutôt le résultat de notre travail de tous les jours. Mais à une seule condition, il faut bien planifier ».
M.M. : Quelles sont vos solutions alors ?
A.T. : « L’Etat par le biais du ministère de la Jeunesse et des Sports doit s’impliquer sérieusement sur le plan financier et logistique. L’équipe nationale de football est la vitrine de chaque nation. A titre d’exemple, combien d’entre nous connaissent le nom du président du Cameroun ? Pas nombreux je pense. Mais combien savent qui est Samuel Eto’o et les Lions indomptables. Le football doit être considéré comme une affaire d’Etat. La bonne forme des Barea de Madagascar peut créer une onde positive pour nos concitoyens et nous rendent fier de notre Nation. Les dirigeants et propriétaires de club doivent donner grande latitude aux techniciens sans leur faire trop de pression. Parfois, ils sont trop pressés par les résultats. Mais il n’y a pas de formule magique au football. Tout dépend de l’engagement de chacun. Nous techniciens, nous devons nous former et nous informer sans cesse. Le football évolue chaque jour. Je pense que le travail d’entraîneur ne se limite pas sur le 4 – 4 – 2. La connaissance des sciences humaines est un grand atout. Quant aux joueurs, le respect de l’entraîneur est primordial car ils sont là pour les aider à devenir meilleurs. Le supporteur aussi joue un rôle. Il ne faut jamais perdre espoir. Le football que nous aimons tous va décoller tôt ou tard. Soyez compréhensifs car le football n’est pas si facile. Au moins, soutenons nos équipes locales ».
M.M. : Et que pensez-vous de la candidature malgache au CAF ?
A.T. : « Cela nous sera bénéfique s’il est élu. C’est une candidature bien réfléchie et bien conçue, je crois. A nous aussi de le soutenir ».
Recueillis par Anny Andrianaivonirina