« Un crime contre la population civile ». Voilà comment l’ancienne juge internationale, Arlette Ramaroson et consorts qualifient ce qui s’est passé à Antsakabary, Befandriana-Nord. C’est ce qu’elle a déclaré, hier, lors d’une conférence de presse organisée par son association dénommée « Vovonana Mampiray » au Centre Social Arrupe CSA Ecar Faravohitra.
Actes barbares. Avant toute chose, Arlette Ramaroson a affirmé sa compassion à l’endroit des victimes des incendies criminels ayant fait 487 sans-abris et d’autres dommages par ricochet. Il en est de même pour ceux qui ont montré leur solidarité à l’endroit de ces mêmes victimes grâce au téléthon organisé à cette occasion. Pourtant, l’ancienne juge internationale a été claire : « Ce qui s’est passé à Antsakabary porte atteinte purement et simplement aux droits humains », argue-t-elle. Par ailleurs, elle fustige les agissements « barbares » des agents de la police qui, pour elle, « doivent assurer la sécurité, protéger la population et ses biens et non incendier les maisons et les églises ». Effectivement, personne n’ignore ce qui s’est passé à Antsakabary mais quoi qu’il en soit, « l’on ignore les ordres reçus par ces agents de la police, auteurs des actes », toujours d’après les explications d’Arlette Ramaroson.
Echelle internationale. Dans la foulée, Arlette Ramaroson dénonce l’impunité. Par voie de conséquence, l’association « Vovonana Mampiray » appelle à ce que « l’Etat indemnise les victimes, famille par famille et prenne des mesures drastiques à l’endroit de ceux qui ont commis ces actes odieux » dans le but d’intimider les futurs candidats aux représailles. De surcroît, Arlette Ramaroson exige également que « le chef de l’Etat, en tant que premier responsable présente ses excuses aux Malgaches à travers les chaînes nationales suivant le paradigme de la bonne gouvernance ». Par ailleurs, « commettre un crime contre la population est interdit par la Constitution, par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et par le Pacte International relatif aux droits civiques et politiques ». L’association « Vovonana Mampiray » appelle donc les Nations-Unies à « suivre de près les actes de barbarie empêchant véritablement de réaliser les objectifs du développement durable, faute d’Etat de droit et d’institutions fortes ». Aussi fait-elle appel aux « experts internationaux à ouvrir une enquête y afférente pour que la population malgache soit à même de mener l’affaire devant les tribunaux internationaux ».
Aina Bovel