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mardi, mai 13, 2025
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Programme économique : « Il n’y a pas d’obstacle majeur », selon le ministre Gervais Rakotoarimanana

Gervais Rakotoarimanana, ministre des Finances et du Budget.

Le calendrier pour le prochain décaissement de la FEC (Facilité Elargie de Crédit) reste inchangé, selon la Mission du FMI (Fonds Monétaire International) conduite par Marshall Mills. Pour le ministre des Finances et du Budget, Gervais Rakotoarimanana, Madagascar doit mettre à jour ses prévisions sur les dépenses, suite aux catastrophes naturelles de cette année. Interview.

Midi Madagasikara (MM). Comment peut-on interpréter la dernière évaluation du FMI ?

Ministre des Finances et du Budget (MFB). La dernière évaluation du FMI, qui s’est déroulée du 9 au 22 mars 2017, s’inscrit dans le cadre d’une mission  de revue du programme de réformes économiques appuyé par la FEC, et de consultation au titre de l’Art IV des Statuts du FMI. Le programme FEC s’étale sur 3 ans et une revue du programme est prévue tous les 6 mois, conditionnant le décaissement de chaque tranche de la FEC. Cette première revue a évalué les résultats économiques à fin décembre 2016 sur la base de la réalisation des objectifs quantitatifs et d’actions de réformes spécifiques multisectorielles (appelés critères de réalisation et repères structurels). Les conclusions ont été généralement positives. Les objectifs quantitatifs ont été tous atteints, voire même dépassés. Par exemple, les recettes fiscales et douanières ont enregistré des excédents de 48 milliards par rapport aux prévisions de la LFR (Loi de finances rectivicative) 2016. Les dépenses ont été maîtrisées et sont restées dans les limites du budget rectificatif 2016. Les dépenses sociales ont été soutenues et priorisées tandis que les investissements publics se sont sensiblement accrus par rapport aux années antérieures. L’exécution des réformes structurelles a été globalement satisfaisante en dépit de quelques retards dans le calendrier de mise en place. Ainsi, l’évaluation du FMI a permis de mesurer les avancées économiques de Madagascar, après la reprise des relations avec le FMI et notamment depuis la mise en œuvre  du programme FEC, en matière de croissance économique, de gestion des finances publiques, de politique monétaire et de change. La revue du programme a donné également l’opportunité de dégager   les perspectives et de mesurer les risques macroéconomiques inhérents au contexte socio-économique de Madagascar. Les situations déficitaires des entreprises publiques, Jirama et Air Madagascar, et du système de pension publique continuent de peser sur les finances publiques. En outre, les catastrophes  climatiques (sécheresse, cyclone) qui ont frappé le Sud, les hauts-plateaux et le Nord-Est de Madagascar sont coûteuses et entrainent d’importantes dépenses sociales d’urgence et de réhabilitation. En résumé, le programme de réformes économiques appuyé par la FEC se déroule normalement avec la poursuite des réformes structurelles et la prise de mesures adéquates en vue d’atténuer les risques économiques et budgétaires liés à ces facteurs de vulnérabilité. 

  1. Mais l’Etat ne s’est-il pas engagé à fixer certaines dépenses ?

MFB. La règle budgétaire exige que les dépenses de l’Etat doivent être exécutées dans les limites budgétaires prescrites par la loi de finances. Comme annoncé plus haut, les dépenses de l’Etat au titre de l’exercice 2016 ont été maintenues dans les limites budgétaires de la LFR 2016. Pour l’année 2017, toutes les dépenses de personnel de l’Etat, de fonctionnement des pouvoirs publics, de transferts et subventions aux services publics et d’investissement sur ressources locales ont été déjà arrêtées par la loi de finances 2017. A titre d’exemple, les subventions affectées à la Jirama et aux caisses de retraite sont respectivement fixées à 250 milliards Ar et 230 milliards Ar.

Toutefois,la sècheresse et le passage du cyclone Enawo ont engendré des dépenses supplémentaires pour l’Etat afin de pouvoir financer les besoins d’urgence de la population sinistrée, ainsi que les opérations de reconstruction, de réhabilitation et de subventions de l’Etat. La sècheresse, en sus de la destruction de la production agricole, a eu pour effet d’accroître les charges de la Jirama en raison de la chute de la production d’énergie hydroélectrique qui a dû être compensée par de l’énergie thermique plus coûteuse.

A cet égard, un projet de loi de finances rectificative sera soumis au Parlement au cours de la première session parlementaire de mai 2017. Ce projet prendra essentiellement en considération  les dépenses sociales d’urgence et de réhabilitation liées aux catastrophes naturelles dont l’évaluation définitive est en cours d’examen au niveau du gouvernement. Une subvention additionnelle sera accordée par l’Etat au profit de la Jirama en raison de la sècheresse. Les nouveaux dirigeants de la Jirama auront l’obligation d’établir, au début avril 2017, un plan d’affaires qui visera notamment l’équilibre opérationnel d’ici 2020 et l’objectif de zéro subvention en 2020.

  1. Quelles seront les prochaines étapes de déroulement du programme FEC ?

MFB. La mission du FMI s’est achevée le 23 mars 2017. Toutefois, il reste 3 points sur lesquels les services du FMI attendent des clarifications et des informations complémentaires afin de pouvoir compléter les conclusions de la mission.

Il s’agit, en premier lieu, de l’évaluation définitive des impacts financiers des cataclysmes naturels en vue de recherche de leurs financements dans le budget et auprès des partenaires techniques et financiers.

Le second point concerne le plan d’affaires de la Jirama afin de pouvoir apprécier les mesures de restructuration de la société, l’ampleur des réductions des coûts et de l’amélioration des recettes, en vue d’évaluer les besoins réels de financement.

Le troisième point est le dossier Air Madagascar, à savoir les négociations de partenariat stratégique et le protocole d’accord, les financements nécessaires à l’apurement du passif d’Air Madagascar par l’Etat ainsi que leur mode de financement.

A cet égard, les discussions sur le programme de réformes économiques appuyé par la FEC se poursuivront à Washington DC en marge des réunions de printemps en avril 2017.

Le rapport de la mission sera présenté au Conseil d’Administration du FMI vers le début du mois de juin 2017, pour examen et décision, et le décaissement de la prochaine tranche de la FEC interviendra après décision du CA.

Recueillis par Antsa R.

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