
Ayant pu s’échapper de la poursuite judiciaire à propos de l’affaire Ambohimahamasina, le Conseiller spécial auprès de la Présidence a été interpellé pour d’autres dossiers similaires.
« Personne n’est au-dessus de la loi. Tous les hauts responsables liés à cette affaire feront l’objet d’une arrestation et seront présentés devant la Justice ». C’est ce qu’a déclaré hier le Directeur territorial du Bureau indépendant anti-corruption en charge de la province d’Antananarivo, le général Ratovoson Benjamina. Au lendemain de l’arrestation du Conseiller spécial auprès de la Présidence de la République, Claudine Razaimamonjy, les hauts responsables au niveau de l’organe chargé de la lutte contre la corruption ont convoqué la presse pour mettre les points sur les « i » à propos de cette affaire. Une occasion de savoir que cet opérateur économique connu comme étant proche du couple présidentiel, a été arrêté pour plusieurs dossiers liés à des affaires de détournement et de corruption dans l’exécution de marchés publics. Des dossiers concernant entre autres, la construction et/ou la réhabilitation de bâtiments publics, de routes, ou de ponts. A en croire les explications des hauts responsables du Bianco, Claudine Razaimamonjy est poursuivie pour des détournements qui ont causé un préjudice de plusieurs dizaines de milliards d’Ariary à l’Etat malgache. Les malversations auraient été commises depuis l’année 2013 jusqu’en 2016, notamment dans les provinces d’Antananarivo et de Fianarantsoa, mais aussi dans d’autres provinces.
Doléances anonymes. Le Bianco a décidé de mener une investigation suite à des doléances anonymes déposées entre autres, par un organe de presse, des opérateurs économiques et des représentants de collectivités territoriales décentralisées qui ont constaté que les travaux réalisés ne soit pas conformes au budget alloué. En quelque sorte, Ambohibao est en train de faire la lumière sur plusieurs dossiers similaires à l’affaire Ambohimahamasina. Mis à part Claudine Razaimamonjy, de nombreuses personnes soupçonnées d’être impliquées dans ces dossiers vont également être traduites devant la justice. Parmi elles figurent des élus au niveau des communes, des personnes responsables des marchés publics, des représentants des structures déconcentrées et des opérateurs économiques. Pour ce qui est du cas de la milliardaire Claudine Razaimamonjy, le Directeur territoriale du Bianco, qui a été assisté lors de cette conférence de presse par le chef de la division Investigation du Bianco, Rajaonarison Mamitiana et le conseiller technique du DG du Bianco Tsiry Razafimandimby, a laissé entendre que la patronne de l’hôtel « A&C » sera déférée devant le parquet de la chaîne pénale anti-corruption dès que l’enquête sera terminée.
Garde à vue. Pour l’heure, elle est gardée à vue à Ambohibao. Le général Ratovoson Benjamina a également fait savoir que la garde à vue pourrait être prolongée suivant l’évolution de l’enquête. Une manière d’annoncer que le Bureau indépendant anti-corruption prévoit d’aller jusqu’au bout de son « action ». Et ce, malgré les pressions engendrées par cette affaire. Pour ne citer que la présence massive devant le portail du Bianco, de « gros bras » et de nombreux partisans du HVM Fianarantsoa dirigés par le sénateur Riana Andriamandavy VII. Le Directeur territorial du Bianco a d’ailleurs déclaré que cette arrestation prouve la volonté du Bianco et de l’Etat malgache de lutter contre la corruption. Depuis l’arrestation de Claudine Razaimamonjy à Mahamasina, bon nombre d’observateurs soupçonnent un « cinéma » monté de toutes pièces pour séduire les bailleurs de fonds. D’autres soupçonnent également un « règlement de compte » entre les barons du parti au pouvoir. Reste à savoir si Ambohibao osera réellement coincer tous les hauts responsables impliqués dans les affaires de détournement de deniers publics.
Davis R