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dimanche, juin 8, 2025
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L’Egypte « renoue » avec le reste de l’Afrique

1. Le président Abdel Fattah al-Sissi a reçu une délégation de responsables des médias en Afrique le mois dernier.

L’Egypte est en train de franchir un nouveau cap dans sa coopération avec les pays africains et resserre résolument les liens avec les autres pays du continent. Depuis l’accession au pouvoir d’Abdel Fattah al-Sissi en 2014, le pays se tourne peu à peu vers le reste de l’Afrique et affirme une volonté de réchauffer des relations quelque peu au point mort, voire, gelées avec certains « pays frères ». En invitant sur son sol, tout récemment, une délégation de 37 responsables de la presse et des médias issus de 27 pays d’Afrique, l’Egypte affiche une détermination à créer un climat politique, économique et diplomatique favorable pour tirer le continent vers le haut. Outre le défi du développement économique, la lutte contre le terrorisme est, notamment, le volet figurant parmi les plus mis en avant, dans cette démarche. 

« Nous avons tous intérêt à ce que les liens entre l’Egypte et le reste de l’Afrique se renforcent et en dépit des quelques tourments qu’ont connu les relations entre l’Egypte et l’Afrique en raison de la situation interne de l’Egypte, le pays veut désormais renouer avec la stabilité de ces relations », a déclaré Sameh Hassan Shoukry, ministre des Affaires Etrangères de la République Arabe d’Egypte, face à la délégation de responsables des médias africains, invitée sur le sol égyptien le mois dernier. Propos renforcés quelques jours plus tard, par le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi qui a également reçu la même délégation au Palais présidentiel. Depuis l’accession au pouvoir du président en 2014, l’Egypte revendique de manière plus prononcée son africanité. « Nous avons beaucoup de défis qui peuvent être communs, tout comme nos objectifs respectifs. En créant l’Agence égyptienne de partenariat pour le développement, l’Egypte a mis en marche le mécanisme du retour vers le reste de l’Afrique pour atteindre ce but du développement du continent », a-t-il affirmé. Augmenter le volume commercial ou encore créer une zone franche englobant les pays africains, sont alors autant de challenges qui méritent d’être considérés afin de permettre l’ensemble du continent de tirer profit des avantages offerts pas de telles structures, et à terme, faire décoller d’une manière globale l’économie de l’Afrique. L’Egypte s’active ainsi à la mise en place d’une convention africaine sur le commerce pour donner corps à cette volonté, tout en envisageant, par ailleurs, la connectivité des divers pays africains dans le domaine de la mobilité des biens et des personnes, à travers les voies terrestres, aériennes et maritimes. Faut-il rappeler que l’Egypte importe aujourd’hui jusqu’à 70% des produits destinés à satisfaire les besoins alimentaires de sa population. 

Lutte contre le terrorisme : Déraciner le fléau

Le terrorisme est un fléau qui reste à combattre en Afrique. L’Egypte, pour y faire face, dispose d’une structure visant à contenir le développement du terrorisme sur son sol, mais également, dans les pays voisins. Par le discours tenu par les plus hauts dirigeants sur le terrorisme, l’Egypte considère que le terrorisme est un outil visant surtout à atteindre des objectifs politiques et qu’il ne traduit en rien l’Islam, ni aucune autre religion. Une instrumentalisation de la religion qui consiste à manipuler les idéologies extrémistes afin de détruire les pays pour mieux exploiter les ressources dont ils disposent. Il urge de déraciner ce fléau sur le plan militaire, idéologique et social.

L’Égypte consacre un volume important de ressources financières dans la lutte contre le terrorisme et veut utiliser les grands moyens pour venir à bout du fléau. Non sans mal puisque les terroristes ne respectent aucune règle et utilisent des moyens peu conventionnels pour semer la terreur. Les ripostes doivent alors être à la hauteur de ce défi, affirme le président égyptien.

L’Egypte accueille, ces dernières années, des agents de police de divers pays africains, notamment ceux les plus touchés par le terrorisme, pour des formations au centre de formation de l’Académie de police du Caire. La dernière promotion de stagiaires africains a eu dans ses rangs une demi-douzaine de policiers malgaches. Ils viennent de terminer leur formation en matière de lutte contre le terrorisme le mois dernier.

Par ailleurs, le centre d’entrainement des unités spéciales de l’armée égyptienne accueille également, dans le cadre de la coopération militaire, des éléments issus de pays africains pour des formations à l’école de commandos. 

Le nouveau Canal de Suez : Un « cadeau »  

L’Egypte a construit, en 2015, un nouveau canal de Suez qui permet de fluidifier le trafic et faire gagner du temps – jusqu’à dix heures – aux navires qui empruntent le Canal en permettant une circulation à double sens. Avec cette nouvelle infrastructure inaugurée en août 2015 –  construite en seulement une année sur recommandation du président égyptien, si au départ, les travaux devaient durer trois ans – l’Egypte peut, bien entendu, accroître les revenus tirés des droits de passage des navires transportant les marchandises. Les spécialistes internationaux estiment ces gains supplémentaires à plusieurs milliards d’euros par an. Depuis l’ouverture de cette nouvelle voie, les transporteurs maritimes parcourent le canal de Suez en 10 à 11 heures, contre 18 à 20 heures auparavant. Un gain de temps qui leur permet de réduire leurs coûts. L’Egypte, pour sa part, estime cette infrastructure réalisée en un temps record, comme un « cadeau » qu’il offre au reste du monde. Point n’est besoin de rappeler que le canal de Suez est une voie stratégique reliant l’Europe et l’Asie dont les impacts vont bien au-delà de ces deux continents. Il offre aux transporteurs maritimes un raccourci leur permettant d’éviter de contourner l’Afrique et leur font gagner jusqu’à 10 jours de navigation.   

L’Egypte, berceau de l’humanité

Par son histoire et sa civilisation plusieurs fois millénaire, l’Egypte, pays des pharaons et des pyramides, est considérée comme le berceau de l’humanité. Le tourisme historique et culturel constitue l’une des principales ressources du pays. Mis à mal par les actes terroristes, ces dernières années, le tourisme commence à retrouver un regain de vitalité. Le pays mène une forte offensive pour essayer de regagner la confiance des touristes étrangers en mettant avant les efforts déployés en matière de lutte contre le terrorisme.    

Dossier réalisé par Hanitra R.

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