Alors que des uns appellent la malédiction divine pour punir les malfaiteurs, d’autres mettent leur confiance aux forces de l’ordre chargées de l’enquête tout en pleurant. Un tel scénario résume la manière par laquelle les descendants du Feu Rabe Joseph ont assisté samedi, à l’ouverture de leur tombeau familial sis à Ambohitrandriamanjaka, commune rurale Ambohimanga-Rova, qui était retrouvé profané le jeudi 6 avril dernier. Ce jeudi-là, la gendarmerie a constaté le fait et a scellé le tombeau pour raison de sécurité.
En effet, la famille a choisi le samedi 29 avril pour procéder à l’inventaire et faire des rangements de ce qui est resté de cet acte de barbarie, en présence des éléments de la Gendarmerie et des agents de la médecine légiste de l’hôpital Joseph Ravoahangy-Andrianavalona, Ampefiloha. Des larmes ont coulé en voyant des linceuls vidés de leur contenu et des crânes laissés trainer un peu partout. L’inventaire a révélé que sur les 25 corps inhumés dans ce tombeau, 11 ont été volés.
Selon les explications de la gendarmerie chargée de l’enquête, aucun suspect n’est arrêté. Jusqu’ici, l’enquête stagne au niveau des hypothèses comme quoi les malfaiteurs seraient des personnes connaissant en détail la structure de ce tombeau. Pour accéder au fond du caveau, il faut passer par trois portes dont les deux premières, sont à deux volets et pèsent chacun près de 400kg. A deux niveaux, l’un sur l’autre, ces deux portes sont séparées par une couche de boues épaisses et compactées. Ce qui laisse penser qu’il faut du temps pour les ouvrir. Or, ce tombeau se trouve à peine à une dizaine de mètres de la route. C’est la raison pour laquelle, des passants s’en sont facilement rendu compte de l’existence de cette profanation le matin même de l’acte.
La deuxième hypothèse porte sur la possibilité d’une tentative de vol d’objet de valeur dans la tombe. Cela s’explique, selon les témoignages de la famille, par l’existence d’un ancien ambassadeur inhumé dans le lieu. Le jour de son enterrement, l’épouse de l’ex-Président de la République, Didier Ratsiraka lui a offert une somptueuse couronne laquelle a été placée à l’intérieur du tombeau. Pourtant, cette couronne n’était pas volée. La troisième est la possibilité d’un vol d’ossements purement et simplement car deux jours après la découverte de cet acte, un autre tombeau à côté, soit à des dizaines de mètre de celui de la famille Rabe Joseph a subi le même sort. Selon la gendarmerie, ces deux actes auraient été commis le même jour.
T.M.