Le GIC-M est devenu GIS-M (Groupe International de Soutien pour Madagascar). La communauté internationale a presque accompli sa mission de résolution de crise à Madagascar.
S’il y a des diplomates qui ont déposé leurs empreintes dans le processus de sortie de crise à Madagascar, c’est Fatma Samoura des Nations unies et Leonidas Tezapsidis de l’Union européenne. La première a même fait l’objet d’une contestation des partisans de l’ancien président de la Transition Andry Rajoelina. Contestation qui s’est matérialisée par une manifestation durant laquelle la coordonnatrice du Système des Nations unies a été insultée et humiliée. Pour sa part, Leonidas Tezapsidis est connu pour ses fréquentes déclarations sur la crise malgache. Ce chef de délégation de l’Union européenne à Madagascar ne fait pas partie de ces diplomates qui ne répondent pas lorsqu’on demande leur avis sur des questions délicates relatives à la position de la communauté internationale sur la crise malgache. Fatma Samoura a accompagné le président Hery Rajaonarimampianina lors de son premier déplacement aux Nations unies. Tandis que Leonidas Tezapsidis se rendra sûrement à Bruxelles pour assister au Sommet Europe-Afrique qui verra la présence du nouveau président malgache. D’après nos informations, Fatma Samoura et Leonidas Tezapsidis qui étaient toujours aux côtés des Malgaches durant les moments chauds de la crise quitteront incessamment Madagascar. Mais, le départ le plus imminent est celui de Mme Haleh Bridi de la Banque mondiale. L’Iranienne a déjà fait ses adieux. Haleh Bridi n’a pas ménagé ses efforts notamment dans la lutte contre les trafics de bois de rose. A la veille de son départ, ces trafics continuent. Reste à savoir si Fatma Samoura, Leonidas Tezapsidis et Haleh Bridi ont accompli leur mission dans la Grande Ile.
Ingérence. L’ingérence de la communauté internationale a été dénoncée par certains politiciens malgaches durant les moments chauds de la crise. L’ancien ambassadeur des Etats-Unis Niels Marquardt, accusé par les partisans de la « Révolution Orange » de s’ingérer trop dans l’affaire malgacho-malgache, a payé cher le 17 mars 2009. Il a été malmené à l’Episcopat à Antanimena par les militaires du Capsat alors que les membres de la communauté internationale assistaient au transfert de pouvoir entre les mains du Directoire militaire après la démission du président Marc Ravalomanana. Le traitement inhumain infligé à Niels Marquardt a compromis les relations des Etats-Unis avec la Grande Ile durant la Transition. Outre ce diplomate américain, l’ancien ambassadeur de France Jean Marc Châtaigner figure également parmi les diplomates très marqués dans le processus de sortie de crise à Madagascar. Mais contrairement à Niels Marquardt, Jean-Marc Châtaigner a été surtout contesté par les partisans de Marc Ravalomanana. Le diplomate français a notamment fait parler de lui sur le retour au pays de l’ancien président en exil en Afrique du Sud. Il s’est également imposé au moment de la mise en place des institutions de la transition consensuelle. Jean-Marc Châtaigner a eu ses mots à dire sur la nomination du premier ministre du gouvernement d’union nationale. En tout cas, ce ne sont pas tous les diplomates qui se sont comportés comme de vrais acteurs politiques dans la crise malgache.
RAJAOFERA Eugène