Les rumeurs de motion de censure qui ont couru de manière insistante ces derniers temps dans le microcosme politique n’ont, semble-t-il, pas altéré la quiétude du premier ministre. Les déclarations rassurantes du président de l’Assemblée nationale et l’apparent détachement du chef du gouvernement interrogé par les journalistes n’ont cependant pas dissipé les doutes sur la volonté d’un certain nombre de députés de mener à son terme l’opération qu’ils ont initiée.
Motion de censure et tractations intenses
Les informations diffusées par des organes de presse depuis un certain temps font état de l’intention d’un nombre important de députés de renverser le gouvernement du premier ministre Mahafaly Olivier après avoir déposé une motion de censure. Certains confrères se sont faits même plus précis en disant que cette dernière avait recueilli 78 signatures. Mais comme aucune confirmation n’est venue étayer ces dires, les analystes n’ont pu parler que de fortes rumeurs. Mais malgré cela, elles sont revenues régulièrement depuis l’ouverture de la session ordinaire de l’Assemblée. On ne peut donc pas ignorer l’existence d’un véritable malaise au sein de la Chambre Basse. Les réunions sont fréquentes et on parle de conciliabules entre les membres des différents groupes parlementaires. Comme il est de coutume, des tractations ont eu lieu, mais comme elles se passent dans le plus grand secret, on ne peut que parler de ce qui s’y trame au conditionnel. Une chose est cependant sûre : les rancœurs d’un certain nombre de députés contre le premier ministre sont réelles et ces derniers désirent le voir quitter Mahazoarivo. Les déclarations faussement détachées du chef du gouvernement disant qu’il rejoindrait son corps d’origine et redeviendrait administrateur civil ont semblé une sorte d’échappatoire. Il en est de même du démenti apporté par le président de l’Assemblée nationale, affirmant avec force qu’aucune motion de censure n’a été déposée. Les manœuvres qui ont lieu au sein de l’Hémicycle continuent et chaque camp essaie de parvenir à ses fins. Les jours à venir permettront de savoir l’issue des négociations qui se tiennent en coulisses.
Patrice RABE