L’affaire Claudine Razaimamonjy, bien qu’elle semble s’être tassée, n’a pas totalement disparu des colonnes des journaux malgaches. L’incrimination de la conseillère spéciale du président de la République dans un dossier pour fait de corruption existe toujours et toutes les manœuvres faites pour la soustraire à l’action de la Justice sont pour l’instant vouées à l’échec. L’opinion ne semble pas prête à voir cette affaire passer à la trappe. Le manque de réaction du chef de l’Etat à ce propos laisse à penser qu’il ne veut pas entretenir la polémique. Il a cependant plusieurs fois attiré l’attention sur l’importance de son silence. Certains observateurs n’ont pas manqué d’ironiser sur ce refus de répondre à tous ceux qui l’interpellent. Cette semaine, questionné par les journalistes, il s’est montré très évasif sur cette Haute Cour de Justice qui, un an avant la fin de son mandat, n’est toujours pas mise en place. Pour lui, il existe d’autres priorités pour l’instant. Le développement du pays et l’amélioration des conditions d’existence des Malgaches passent avant tout. Ce sont sur ces points que le président de l’Assemblée nationale a axé son discours d’ouverture de la session ordinaire de la chambre basse. Le rappel de ces sujets n’est pas anodin dans le contexte particulièrement difficile que traverse la nation . Mais c’est l’existence ou non d’une motion de censure destinée à renverser le gouvernement du premier ministre Mahafaly Olivier qui est l’objet de tous les débats dans l’Hémicycle. Aucune confirmation n’a pu être faite sur ce sujet. Néanmoins, la rumeur s’est faite persistante ces derniers temps et cette menace brandie par les députés pourrait ne pas se concrétiser, car des tractations en coulisses ont lieu.
Sur le plan international, c’est bien sûr l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République française qui a éclipsé tous les sujets d’une actualité pourtant fertile. Le plus jeune chef d’Etat du monde a été félicité par tous les dirigeants de la planète. Il a déjoué tous les pronostics de la classe politique française qui ne s’attendait pas à le voir bousculer tous ces représentants de partis bien installés. Le nouveau président doit maintenant asseoir son pouvoir et essayer d’obtenir une large majorité lors des élections législatives du mois de juin. Le Proche-Orient est toujours sous tension. La guerre menée contre l’Etat Islamique est toujours aussi meurtrière. La reconquête des bastions de l’organisation terroriste se poursuit aussi bien en Syrie qu’en Irak. Les pays de la coalition apportent un soutien précieux dans cette lutte. Donald Trump, depuis son arrivée à la Maison Blanche, a augmenté le volume de l’aide militaire aux forces qui combattent DAESH. Le président américain est de plus en plus contesté dans son pays. Le limogeage du directeur du FBI a suscité de nombreux commentaires au sein de l’opinion et dans le milieu de la presse. Cette décision intervient au moment où l’enquête de l’agence sur le piratage des mails d’Hilary Clinton par les services secrets russes est sur le point d’aboutir. La situation au Venezuela est toujours aussi chaotique, les heurts entre les partisans de Nicolas Maduro et ceux de l’opposition sont de plus en plus violents.
Pour Emmanuel Macron, tout commence. Son triomphe est spectaculaire. Emmanuel Macron est le plus jeune président de la Ve République et il est aussi le plus jeune chef d’Etat en activité. Il a été élu avec un score très confortable et il va maintenant mettre en œuvre le programme qu’il a bâti pour changer le visage de la France. Mais avant cela, il doit réussir à surmonter un autre obstacle, celui des élections législatives. Toute son équipe s’y est attelée. Son parti « La République en Marche » va présenter des candidats dans la plupart des circonscriptions. La tâche va être difficile car les partis traditionnels entendent bien leur barrer la route.
L’élection présidentielle de 2018 se rapproche inexorablement, mais même si les hommes politiques, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition n’en parlent pas, elle est présente dans les esprits. Le chef de l’Etat et tous ceux qui l’entourent y pensent bien sûr et les actions qu’ils mènent n’ont pas d’autre but que de préparer le terrain. La date du 13 mai 1972 n’éveille plus cette ferveur qu’elle suscitait auparavant. Elle appartient à l’histoire et c’est une autre page de l’histoire qui est en train de se tourner .
Patrice RABE