Quand il s’agit de projets dont l’efficacité est prouvée, les bailleurs de fonds, à l’instar de l’Union européenne n’hésitent pas à répondre favorablement pour les financer
Quartiers bas et non bas quartiers. Les riverains des quartiers populeux du contrebas de la ville d’Antananarivo veulent aussi leur dignité. Et pour eux, le qualificatif de bas quartier est péjoratif d’où leur souhait de qualifier leur lieu d’habitation de quartier bas. C’est en tout cas, l’un des constats de l’IONG Làlana lors des enquêtes réalisées dans le cadre des actions de curage et de nettoyage des principaux canaux de drainage et d’assainissement de la ville d’Antananarivo.
Bel exemple. Un projet qui constitue un bel exemple de partenariat public privé (PPP) associant principalement l’APIPA, la SAMVA et l’ONG Làlana. Un projet à effet direct sur les bénéficiaires et dont l’efficacité a incité l’Union européenne à approuver son financement à hauteur de 3 341 000 000 ariary. En tout, le projet qui a démarré en décembre 2013 touche 600 000 habitants de 80 « Fokontany ». L’APIPA est chargée du nettoyage et du curage de fond de 50 km de canaux et de 115 ha de bassins de tampon. Le SAMVA, pour sa part se charge du curage de 24 km de canaux à ciel ouvert, de 3,8 km de caniveaux ouverts et de 3 pièges à sable ainsi que de la maintenance de 5 stations de pompage. Enfin et non des moindres, l’ONG Làlana est responsable du suivi de l’effectivité des travaux et surtout de la sensibilisation de la population sur l’utilisation à bon escient et du respect des infrastructures réhabilitées. Ainsi, d’après ce suivi réalisé par l’ONG Làlana et rapporté au bailleur de fonds qui est l’Union européenne, après trois mois de mise en œuvre l’avancement des travaux est en moyenne de 31 %.
Structures scolaires. Mais c’est aussi la sensibilisation qui est à la charge de l’ONG Làlana qui revêt une importance particulière dans ce partenariat public privé financé par l’Union européenne. Partant du principe « Lakandrano fa tsy lakam-pako », la sensibilisation consiste à conscientiser la population sur le fait que les canaux servent à l’évacuation des eaux et non des ordures. Une sensibilisation qui porte visiblement ses fruits, puisque de plus en plus d’habitants des quartiers riverains de ces canaux les défendent actuellement contre le déversement d’ordures. Et pour rendre cette sensibilisation efficace, l’ONG Làlana s’appuie sur les structures scolaires dans la mesure où les enfants sont de bons vecteurs de sensibilisation pour atteindre les parents souvent indisponibles pour des réunions de sensibilisation. En tout cas dans la situation actuelle, les canaux sont de plus en plus protégés contre le déversement d’ordures. Et c’est déjà un grand pas de franchi dans cette grande marche vers l’assainissement de la capitale.
R.Edmond.