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jeudi, juin 19, 2025
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Dossier : Quand le kendo malgache s’exporte à Bordeaux

Alain Ramaroson avec Me Shigemasa Fujii, CN 7e Dan.

Bordeaux et sa région n’ont pas que le vin pour se faire connaître du monde entier car depuis 2009, les Bordelais ont aussi le kendo, cet art martial japonais qui a pu se frayer une place au soleil en Aquitaine grâce à un Malgache, Alain Maximim Ramaroson.

Incroyable mais vrai, Alain Maximin Ramaroson a su s’imposer en créant l’Association Kendo de Talence, devenue depuis le deuxième club de la Région Aquitaine.

Précieux soutien. C’est dire que l’ancien de St Michel  handball (voir encadré) n’a pas chômé pour mettre en place un club dans les locaux du CREPS de Talence, le lieu de rendez-vous de tous les sportifs de haut niveau.

Alain Ramaroson a toutefois bénéficié d’un précieux soutien du Maître Shigemasa Fujii, une Ceinture noire 7e Dan qui assure d’ailleurs l’enseignement principal, même si le Malgache n’hésite pas aussi le cas échéant, à le suppléer, car il en a non seulement le grade de ceinture noire, mais surtout cette passion née d’une longue pratique quand il était encore à Madagascar.

Faut-il rappeler que le kendo a été introduit à Madagascar en 1969 par Maïtre Minami et que sans être un pionnier de la première heure, Alain Maximin Ramaroson n’a pas résisté à l’appel de cet art martial pour en faire aujourd’hui son sport favori.

Président partout. Avec l’âge il est vrai, il s’est tourné vers un sport beaucoup moins fatigant que le handball ou le football, disciplines qu’il pratique encore au cours des rencontres entre amis dont des Malgaches pour la plupart.

Un devoir auquel il ne peut pas se soustraire, car il est président partout notamment  de la FAMMA ou association de pratiquants d’arts martiaux malgaches, mais aussi de l’association Kendo Talence tout en étant président du Madas, un groupe d’anciens du St Michel football.

Il a poursuit son apprentissage du kendo avec Me Fujji avec qui il s’est lié d’amitié avec un petit crochet à Tana en juin 2008 quand les deux hommes et six de leurs élèves ont animé pendant une semaine un stage pour une bonne centaine de pratiquants de karaté, de l’aikido et bien évidemment des adeptes du kendo dans un Palais des Sports des grands jours.

Un fidèle de Shérif. Un succès lié à la personnalité d’Alain Ramaroson qui pratique toujours le karaté et qui reste un fidèle de Me René Ramanitrandrasana qui a dirigé ses premiers pas avec le club de Maka.

 « Je suis toujours en contact avec Shérif (le nom donné à Me René Ramanitrandrasana), car pour moi c’est plus qu’un modèle, mais c’est un peu dommage si le karaté se fait tout petit dans notre région de Bordeaux », confie-t-il avec une légère pointe de regret.

Mais il avoue cependant qu’il est heureux comme tout quand son fils, Alain Nicolas, l’a suivi au kendo depuis qu’il avait 12 ans. A 20 ans, le jeune homme qui fréquente les bancs de l’Institut Universitaire de Technologie de Bordeaux, vient d’avoir son grade de ceinture noire avec la même aisance que son père. Un héritage qui fait le bonheur de cette famille de trois enfants. 

C’est d’ailleurs grâce à cette passion commune que le kendo de Talence parvient à se faire un nom car il n’est pas rare qu’un haut gradé de cette discipline fasse un détour à Bordeaux lorsqu’il visite la France.

« Nous sommes maintenant connus de tous les pratiquants du monde entier et cela influe sur le nombre d’adhérents qui ne cesse d’augmenter au fil des ans », précise encore Alain Maximin Ramaroson très fier de cette situation qu’il a créée par la seule force de sa passion.

Alain Maximin Ramaroson : Un grand sportif polyvalent

On ne peut pas qualifier Alain Maximin Ramaroson autrement que par le terme de grand sportif. Un très grand sportif qui a pratiquement été à toutes les sauces et dans tous les grands clubs. De l’athlétisme au basket où il défendait les couleurs du Fandrefiala, le judo, le karaté et le handball, il a tout fait. Vraiment tout. Et avec une réelle passion qui lui permet de se hisser au sommet. Car ce logisticien de formation et directeur d’exploitation Répartition Pharmaceutique de l’agence de Bordeaux  est un homme qui n’aime pas les demi-mesures. Soit il fait quelque chose à fond, soit il ne fait pas. C’est tout aussi simple que cela. Jugez-en plutôt. 

Ce 4e Dan de karaté a côtoyé Me René Ramanitrandrasana au club du MAKA avec un titre de champion de Madagascar en individuel et par équipes en 1973 et 1974. Il a d’ailleurs poursuivi les compétitions quand il était arrivé en France et notamment dans les championnats de la Région Aquitaine.

Mais là où il se fit connaître du grand public qui le surnommait Alain Le Cobra c’est lorsqu’il jouait au handball au sein du mythique club du St Michel. Une discipline qu’il maîtrise du bout des doigts et qui lui a donné son premier brassard de capitaine de l’équipe nationale. Un grand honneur quand on sait que dans sa génération au St Michel, se trouvaient des illustres coéquipiers pour ne citer que Rasendra, le regretté Jean Ratsirahonana, l’actuel président de la Fédération Fidel Razafintsalama, mais aussi Laurent, le directeur régional des Sports à Toamasina. Une fine équipe en somme et qui a logiquement trusté les titres nationaux et internationaux avec à la clé cette médaille de bronze des Jeux Africains de 1977.

Parti ensuite vivre en France, il intégra en 1982 les rangs de SPUC Pessac, un club de la 1ère division pour finir sa carrière de handballeur avec l’ASPOM Bègles de 1986 à 1989, une équipe en Excellence Régionale.

Comme il n’a pas tout à fait décroché du handball, Il devient de 1990 à 1992 l’entraîneur de l’équipe féminine de Talence.

C’est dire qu’il avait du mal à laisser le handball, mais avec l’âge, il lui a fallu trouver autre chose, raison pour laquelle il s’est tourné vers le kendo depuis 2003. 

Le kendo en quelques lignes

Le kendo, littéralement « la voie du sabre »,est la version moderne du kenjutsu ( techniques du sabre), l’escrime au sabre pratiquée autrefois au Japon par les samouraïs. Par version moderne, il faut comprendre que le kendo n’est pas seulement un art martial, mais également un sport de compétition, aujourd’hui largement pratiqué au Japon.

Le kendo ne se résume toutefois pas à un simple ensemble de techniques et de tactiques du combat au sabre. Il comprend également un volet spirituel. Le kendo permet à ses pratiquants de développer leur force de caractère et leur détermination.

« Le kendo est la plus ancienne, la plus respectée et la plus populaire des disciplines modernes du budō » remarque en 1983 Donn F. Draeger, l’un des spécialistes des arts martiaux japonais.

Jusque-là appelé kenjutsu, c’est en 1912 qu’il est fait pour la première fois mention du kendo dans la publication des Nihon Kendo no Kata (Kata pour le kendo). L’Occident découvre le kendo dès le XIXe siècle à travers des récits de voyages, mais ce n’est qu’en 1899 qu’a lieu la première démonstration de kendo en France à l’occasion de la visite du créateur du judo moderne, Jigoro Kano.

Clément RABARY

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