
La conservation de la biodiversité unique de Madagascar nécessite la prise de responsabilité de tous les acteurs. Ce que la FAPBM rappelle aujourd’hui à l’occasion de la journée internationale de la biodiversité.
En danger. C’est l’expression qui résume le mieux la situation actuelle de la biodiversité unique de Madagascar. En effet, à cause des multiples pressions (feux de brousse, tavy, surexploitation des ressources forestières et trafics en tout genre) pesant sur cette biodiversité, les faunes et flores endémiques de Madagascar sont menacées d’extinction. Il convient de rappeler que la Grande Île fait l’écrin d’une faune et flore endémiques 90%. Car, 80% des plantes à fleurs, 95% des reptiles, 98% des grenouilles et 100% des lémuriens trouvent exclusivement leurs abris sur l’île. L’urgence des prises de responsabilité de tout un chacun n’est donc plus à démontrer face aux menaces pesant sur la biodiversité. Ce qui motive l’interpellation de la Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de Madagascar (FAPBM) en cette journée internationale de la Biodiversité. Tirant donc la sonnette d’alarme, Gérard Rambeloarisoa, directeur exécutif de la FAPBM affirme que « certains d’entre nous pensent à tort que nous devrions nous focaliser sur les humains au lieu de protéger les plantes et les animaux ». Avant d’ajouter que « ce que ces personnes ignorent, c’est que la perte latente de la biodiversité impacte leurs existences : la sécheresse due au manque de pluies, la baisse de fertilité des sols, la mauvaise qualité de l’air constituent autant de conséquences que nous subissons actuellement ». Des propos qui résument parfaitement les faits actuels.
Investissement. La magnificence et l’endémicité de la biodiversité de Madagascar constituent des facteurs d’importants attraits touristiques. En effet, 70% des touristes qui visitent la Grande Île sont uniquement ici pour la Biodiversité.Ce qui démontre l’implication des faunes et flores, un capital naturel qu’il faut impérativement préserver, dans l’économie de l’île. Notamment, par la rentrée de devises et la création de milliers d’emplois grâce à l’écotourisme. Et la perte latente de cette richesse nuit considérablement à la venue des touristes, et avec cela le tarissement des sources de revenus de nombreux malgaches. Situation résumée par la précision de Gérard Rambeloarisoa comme quoi « si la biodiversité n’est pas durable, il ne pourra y avoir de tourisme durable ». Ce qui serait tragique pour l’économie du pays qui peine à trouver une stabilité. Il est dès lors temps que chacun à son niveau agisse et contribue, et de façon active, à la sauvegarde de la biodiversité unique de Madagascar. Et dans cette lutte, l’éducation civique et citoyenne joue un rôle majeur. Quid du renforcement des programmes sur l’éducation environnementale ?
José Belalahy