
Une projection/ conférence-débat s’est tenue hier à l’Institut français de Madagascar. Elle a débuté à 16 h avec la projection du film « Générations solidaires », suivie d’une conférence-débat, particulièrement animée. Les intervenants principaux étaient Bénédicte Gastineau et Valérie Golaz, toutes deux démographes.
Les deux démographes étaient parties du film « Générations Solidaires » des statistiques de l’INSTAT (Institut national des Statistiques) pour élaborer leurs réflexions et présenter en parallèle les fruits de leurs travaux. Tourné au Cameroun et au Burkina Faso, le film se veut être un plaidoyer à l’endroit des leaders politiques pour les inciter à mieux considérer les apports de la recherche démographique dans leurs prises de décision quant à la santé et l’éducation.
Genre et Education. La dimension genre de la scolarisation (primaire) est principalement ressortie des travaux des intervenants. En effet, le taux de scolarisation des filles est plus élevé que celui des garçons à Madagascar. Les filles seraient également plus performantes. Selon les intervenants, certains stéréotypes de genre (ex : les filles seraient davantage littéraires et les garçons scientifiques) seraient implicitement transmis par les enseignants et intériorisés par les élèves… Ce qui amène Bénédicte Gastineau à dire que « L’école (à Madagascar) est une fabrique de genre ». Valérie Golaz a quant à elle relevé que : « Le taux de scolarisation à Madagascar est relativement élevé (69%), mais instable et tributaire de la stabilité socio-économique. Entre 2008 et 2012 par exemple, le taux de scolarisation a accusé une baisse significative. »
Vif débat. Le public étant particulièrement aux faits des réalités sociales malgaches, n’a pas manqué de réagir en contestant les chiffres officiels, un peu trop « reluisants » au regard du contexte et des performances réelles de l’éducation nationale à Madagascar. L’assistance a plutôt privilégié la démarche qualitative et centrée sur les sujets principaux (les enfants) et non obnubilée par l’hyperquantification. Un enseignant-chercheur à l’Université d’Ankatso de souligner : « Moi je viserais plutôt la qualité que la quantité, autant dans les recherches corrélaires que dans l’éducation proprement dite… C’est tout le système éducatif malgache qui nécessite une réforme… Les jeunes s’adonnent assez tôt aux pratiques sexuelles, car ils s’ennuient à l’école. Le développement personnel produirait des résultats intéressants s’il est introduit dans le programme, car il permet aux enfants de savoir où ils veulent aller, donc d’être moins sujets aux « déviations ».
Luz R.R



