C’est une population totalement désemparée qui vit aujourd’hui à Madagascar. Il est bien loin le temps où on l’appelait l’île heureuse. En ce début de XXIe siècle, les Malgaches n’ont plus cet esprit apaisé qui faisait l’admiration des étrangers venus sur leur sol. Actuellement, ils sont très vulnérables et cède facilement à la panique à la moindre rumeur. On peut parler de l’air du temps, mais c’est bien l’atmosphère dans laquelle ils vivent qui les a totalement affaiblis psychologiquement. La faute ne leur en incombe pas totalement et c’est vers ceux qui les gouvernent que l’on peut pointer un doigt accusateur.
Les Malgaches de plus en plus sensibles aux rumeurs
Aujourd’hui, les Malgaches vivent au gré des rumeurs. Cette rumeur quand elle est lancée peut provoquer une panique susceptible de provoquer d’immenses dégâts. Les difficultés qu’ils endurent et les souffrances qu’ils doivent supporter troublent leur jugement et ils se laissent facilement perturbés par les fausses nouvelles colportées par des esprits mal intentionnées. Il suffit aujourd’hui d’un doigt accusateur pointé sur quelqu’un pour que les esprits s’échauffent et qu’une vindicte populaire ait lieu. Ne parlons pas des « monstres à forme humaine » ou « biby olona » qui ont terrorisé les Tananariviens, il y a quelque temps. De nombreuses personnes sont encore terrorisées par la rumeur des méfaits de ce fameux « rabokona » qui sévit un peu partout dans la capitale. Mais, ce qu’on a vécu hier dépasse l’entendement. La rumeur de l’effondrement du tunnel d’Ambanidia s’est répandue comme une trainée de poudre et sans que personne ne l’ait vérifiée, elle a provoqué une véritable panique dans la ville. La nouvelle a été très vite amplifiée sur les radios et sur les réseaux sociaux. Les affabulateurs s’en sont donnés à cœur joie au point pour l’un d’entre eux de publier une photo truquée. Cette escroquerie a généré une panique qui n’avait pas sa raison d’être. Dieu merci, la vérité a été rétablie au milieu de la journée. Mais ce qu’on peut constater, c’est que les Malgaches n’ont plus cette faculté de discernement qu’ils avaient auparavant. Ils sont aujourd’hui moralement affaiblis. Ils n’ont plus ces repères que leurs dirigeants sont censés leur donner. Ils sont beaucoup plus sensibles aux rumeurs qu’aux nouvelles distillées par les organes officiels.
Patrice RABE