C’est une offensive médiatique bien menée que le régime a organisée, ces derniers temps. Face aux interpellations faites à de multiples reprises par le SMM et relayées par la presse, le président de la République a décidé de répliquer en s’adressant aux Malgaches par le biais de la chaîne « You tube » et en publiant des articles publicitaires dans certains quotidiens de la Capitale. Il a appuyé cette campagne en offrant vivres et produits de première nécessité à des Tananariviens en grande difficulté. Le message délivré à cette occasion était clair : montrer que le chef de l’Etat se préoccupe des couches les plus défavorisées de la population. L’objectif a-t-il été atteint ? En tout cas, il faut beaucoup plus pour désarmer les critiques de l’opposition qui a proposé l’installation d’une nouvelle transition pour remettre le pays en marche. Cette plateforme du changement qui regroupe diverses personnalités déclare que le gouvernement en place a failli et demande son remplacement par un gouvernement de consensus. C’est une nouvelle démarche qui est proposée, mais elle vient après beaucoup d’autres propositions qui n’ont pas abouti. Néanmoins, elle souligne le malaise qui est réel en ce moment et qui a besoin d’être dissipé. De leurs côtés, les fédéralistes avancent eux aussi une autre alternative : celui d’un changement de Constitution. Dans le contexte actuel, ce sont de véritables solutions dont la population a besoin pour améliorer leur quotidien. Pour le moment, elle ne sent pas ce frémissement qui pourrait être porteur de véritable changement.
L’actualité internationale a été focalisée au début de cette semaine sur les premiers pas du gouvernement du président Macron et de son Premier ministre Edouard Philippe. Cependant, l’un des piliers de l’équipe, Richard Ferran, a été épinglé par le Canard Enchaîné pour une affaire d’attribution de marché dans laquelle était impliquée sa femme. Mais cela n’a pas la gravité du dossier d’emplois fictifs de François Fillon et malgré les attaques menées contre lui, le ministre exclut de démissionner. Cette cabale menée par des adversaires politiques a été éclipsée depuis hier par le déplacement du président à Bruxelles, ses premières rencontres avec Donald Trump, le président américain et Jean Claude Junker, le président de la commission européenne se sont déroulées dans le meilleur esprit. Ces entrevues ont été scrutées à la loupe par les observateurs et le président français n’a recueilli que des éloges. Il a paru très à l’aise face à son homologue américain. Après le sommet de l’OTAN, il s’est rendu au sommet du G7 en Sicile. Il faisait partie des quatre chefs d’Etat assistant pour la première fois à cette rencontre. L’un des sujets les plus importants abordés aura été celui de la lutte contre le terrorisme qui a fait l’objet d’un véritable consensus. Il cadre bien avec le contexte actuel. Ce sommet qui est le premier de Donald Trump survient après sa tournée au Moyen-Orient.
Le « sans faute » d’Emmanuel Macron. Tout le monde l’attendait au tournant, car c’était ses premiers pas importants sur le plan international. On redoutait son face-à-face avec Donald Trump. Il n’a pas été écrasé par la personnalité du président américain qui semble avoir été séduit par son homologue français. Ce dernier a su contenir son imprévisible interlocuteur Il a bien présenté les sujets qui lui tiennent à cœur, à savoir le terrorisme et le problème de l’écologie.
Le régime actuel a parfaitement saisi qu’il devait réagir pour ne pas être laminé par les critiques. Il a entamé une campagne de communication qui tente tant bien que mal de le montrer sous un jour nouveau, mais il a fort à faire pour convaincre la population de sa bonne foi. Ce n’est qu’un début, mais il a, semble-t-il, la volonté de remonter la pente.
Patrice RABE