Le FARMADA est une organisation qui permet à l’ensemble des acteurs intéressés par la Formation Agricole et Rurale (FAR) à Madagascar de se réunir pour discuter sur la mise en œuvre des formations agricoles et rurales. Il s’agit ainsi d’un outil de réflexion et d’échanges entre le réseau regroupant actuellement 107 centres de formation, publics, privés et confessionnels ainsi que des organisations de producteurs, des ONG et des projets ou programmes oeuvrant pour le renforcement des capacités des exploitants agricoles issus des secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. « Mais parmi ces 107 centres de formation identifiés, près de la moitié fournit des formations initiales. Et plus de 90% d’entre eux se trouvent actuellement en difficulté. Raison pour laquelle, nous tirons la sonnette d’alarme. En effet, l’appui surtout financier de l’Etat et des autres partenaires techniques et financiers, s’impose puisque la FAR est un des leviers de développement rural basé notamment sur ces trois secteurs », a évoqué Merison Serge, le président du FARMADA lors d’une conférence de presse la semaine dernière.
Sans formation professionnelle. Notons que ce réseau FARMADA vise à améliorer la qualité de la formation et l’adéquation formation-emploi afin de faire face à l’arrivée massive de 400 000 jeunes par an sur le marché de travail. La plupart d’entre eux sont sans qualification. Au niveau du secteur agricole qui contribue à 26,3% du PIB, c’est le plus grand pourvoyeur d’emplois car 80% des emplois recensés sont liés à l’agriculture. Cependant, selon les dernières statistiques, seuls 6 000 à 8 000 jeunes sont formés aux métiers agricoles par an. Ce qui n’arrive pas à absorber tous les nouveaux venus sur le marché du travail. Entre-temps, près de 4 millions d’exploitants agricoles et pêcheurs sont sans formation professionnelle de base. Raison pour laquelle, le FARMADA a soulevé qu’une formation spécifique pour les jeunes s’impose sans oublier la prise en main de la formation des exploitants agricoles. Il s’agit, entre autres, de l’accompagnement de ces derniers aux profondes mutations technologiques. Mais suite à la difficulté de ces centres de formation, la qualité de la formation qu’ils prodiguent est également en baisse. « Nous réclamons ainsi à ce que l’Etat alloue au moins 10% de son budget pour le développement de ces trois secteurs productifs, à savoir, l’agriculture, l’élevage et la pêche à compter de l’année 2018 afin de soutenir ces centres de formations. La formation des formateurs doit être également renforcée », a-t-il conclu.
Navalona R.