
Les avis divergent sur l’issue de l’accord de partenariat entre Air Madagascar et Air Austral. Si pour certains l’alliance est quasiment certaine et sera opérationnelle d’ici peu, pour d’autres, il y a encore quelques obstacles à franchir.
Blocage. « Malgré la signature d’un accord de partenariat avec Air Austral, fin mars, Air Madagascar n’est pas au bout de ses peines » lit-on notamment dans un article paru dans LOI n° 1451 du 26 mai 2017. A lire LOI, le blocage se situe avant tout au niveau de l’exécutif malgache qui n’arrive pour le moment à faire face à ses engagements. « Le gouvernement malgache s’est en effet engagé auprès du Fonds Monétaire International (FMI) et d’Air Austral à prendre en charge le passif de la compagnie aérienne nationale, évalué entre 40 et 90 millions de dollars. Cette injection d’argent frais de la part de l’Etat dans les caisses d’Air Madagascar est une condition requise par Air Austral pour la signature définitive du partenariat qui permettrait à la firme réunionnaise de prendre 49% du capital de son homologue malgache en y injectant 40 millions de dollars. C’est également l’une des conditions posées par le FMI pour le décaissement de la deuxième tranche de la facilité élargie de crédit (FEC) que le Fonds a consenti en juillet. La première tranche de 43,5 millions sur les 304 millions de dollars prévus sur 3 ans avait été décaissée dans la foulée de la signature de la FEC.
Erreur historique. En somme, la défaillance vient plutôt du régime qui est visiblement à cours d’argent liquide. Selon toujours LOI, « une mission du FMI menée en mars par Marshall Mills, a insisté sur la nécessité pour le gouvernement d’éponger les dettes d’Air Madagascar. Or, les caisses de l’Etat malgache sont vides et selon nos sources, le Chef de l’Etat, Hery Rajaonarimampianina n’a toujours pas trouvé de solution pour apurer les comptes de la compagnie aérienne, qui se dirige donc à bon pas vers la faillite. Elle enregistrait en 2015, des pertes nettes de 27 millions de dollars ». Pour rappel, les ennuis ont surtout commencé pour Air Madagascar durant la période transitoire avec la décision d’acheter les deux Airbus A 340. Deux appareils très difficiles à gérer en raison d’une consommation excessive de carburants. Cette décision a été prise par Andry Rajoelina alors Président de la Transition et Hery Rajaonarimampianina, à l’époque ministre des Finances et Président du Conseil d’Administration d’Air Madagascar. Une erreur historique pour l’ancien ministre des Finances de la Transition, devenu Chef de l’Etat.
Recueillis par R.Edmond