Ces dix dernières années, on constate qu’à travers toute l’Ile, nos réserves naturelles font l’objet de convoitise et sont constamment menacées sans que l’Etat ne vienne à bout de ces destructions, au profit d’une minorité.
Certains observateurs d’aller même jusqu’à qualifier ces actes de source de corruption au sein même de l’Etat, de ses démembrements dans les collectivités décentralisées sensées être les premiers concernés et à l’insu des communautés locales villageoises de base qui n’ont plus leur raison d’être en tant que gestionnaire de ces aires protégées. Les lois sont faites pour être appliquées, mais elles ne le sont pas, pour une raison comme par une autre.
Cautionnement. C’est le cas de la forêt primaire d’Ankazomivady dans le district d’Ambositra et de surcroît, l’unique forêt naturelle située sur le bord d’une route nationale, un joyau, en somme. Une forêt naturelle qui, si les destructions persistent, risque d’être anéantie à jamais à brève échéance. Rakotozandrina Joël, maire d’Ambatofitorahana où se situe une partie de cette forêt naturelle d’Ankazomivady, de dénoncer qu’après l’exploitation illicite des arbres de cette forêt pour faire du charbon, des individus venant des localités avoisinantes, investissent continuellement les terres dénudées occupant une superficie de plus de 60 ha pour la plantation de géranium, détruisant les jeunes plants d’arbres et ce, depuis 2015, une présence illicite, sans que les autorités locales ne daignent lever le petit doigt pour mettre fin à ces pratiques dans ces aires protégées, qui perdurent depuis deux ans. Fort de ce cautionnement des autorités, on croit même savoir, que ces exploitants illicites sont même allés jusqu’à construire des hangars sur les lieux et des unités de distillerie. C’est dire qu’ils manifestent d’investir les lieux dans une zone interdite.
Influencer. Pour sa part, le nouveau directeur régional de l’Environnement, des Forêts et de l’Ecologie d’Amoron’i Mania, en marge de la célébration de la journée de l’environnement, Abodou Randrianasolo Paul de déclarer qu’il n’entend pas se laisser influencer et a promis d’aller jusqu’au bout pour instaurer l’Etat de droit dans la préservation de ce patrimoine. Un patrimoine qui, comme l’a expliqué le maire d’Ambatofitorahana, constitue une rentrée de recettes pour la commune par le biais de l’écotourisme avec l’appui des partenaires. Ces derniers qui, vu la situation, se sont rétractés. Un manque à gagner que la commune tient à déplorer à cause de l’inertie de certains résponsables aux comportements irresponsables. Une histoire à suivre…
Anastase