
La patronne de l’hôtel « A&C » pourrait entraîner dans ses déboires judiciaires le parti au pouvoir qui compte un avocat et une avocate parmi ses cadres. Reste à savoir s’il et elle vont défendre les intérêts du HVM et/ou ceux du sponsor de l’appareil.
« Favoritisme dans l’attribution de marchés publics, détournement de deniers publics, abus de fonction et blanchiment d’argent ». Ce sont les principaux chefs d’inculpation qui pèsent sur la conseillère spéciale ou occulte (c’est du pareil au même) du président de la République. En effet, rien que pour les deux premiers dossiers qui ont déjà été déférés au parquet de la Chaîne pénale anti-corruption, la femme d’affaires proche du couple présidentiel est soupçonnée d’avoir provoqué un préjudice de 500 millions d’Ariary à l’Etat.
Subventions exceptionnelles. Le premier dossier a été traité par la branche territoriale d’Antananarivo suite à une doléance reçue rapportant des faits suspectés de corruption et de détournement de deniers publics perpétrés par des responsables auprès du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation concernant l’octroi de subventions exceptionnelles d’un montant de près de 150 millions d’Ariary pour l’année 2014 et de 200 millions d’Ariary pour l’année 2015 à la Commune rurale d’Ialananindro, dans le District de Fianarantsoa II, Région Haute Matsiatra. En ce qui concerne le second dossier, il a été traité par la branche territoriale du Bianco à Fianarantsoa suite à une doléance reçue en 2016. Un dossier identique au premier car il concerne également la gestion des subventions exceptionnelles de 150 millions d’Ariary destinées à la Commune de Mahasoabe, District de Fianarantsoa. Cette somme devait servir à la réhabilitation du bureau de la Commune.
4 autres dossiers. C’est certainement à cause de l’importance de la somme détournée que le Bureau Indépendant anti-Corruption entend mener jusqu’au bout ses investigations. Pas plus tard que mardi dernier, un haut responsable au niveau du Bianco n’exclut pas une nouvelle convocation de Claudine Razaimamonjy aux fins d’être entendue sur 4 autres dossiers de corruption et de détournement la concernant. Une nouvelle garde à vue à la villa La Piscine à Ambohibao n’est donc pas à écarter pour la patronne de l’hôtel « A&C ». Laquelle vient d’être transférée à Manjakandriana après un passage éclair à Antanimora alors que d’après les textes, la maison d’arrêt de Manjakandriana est réservée aux femmes ayant fait l’objet de condamnation définitive et aux prisonniers politiques. Ce qui n’est pas le cas de l’ex-occupante de la Chambre 126 à l’HJRA. Elle est une prisonnière de droit commun qui encourt, selon la vice-président du SMM, Bora Rojovola, 5 à 20 ans de travaux forcés. Une peine qui ne pourra être exécutée à Manjakandriana quoique le bagne de Nosy Lava soit fermé. A la limite, elle reviendrait à la « cage » départ à Antanimora qui est devenue de fait, le lieu d’exécution des peines de travaux forcés.
Bailleur de fonds. Si elle est reconnue coupable de détournement de deniers publics et/ou de blanchiment d’argent, le HVM risque d’être également condamné, sinon pour complicité, du moins pour recel pour avoir bénéficié directement ou indirectement d’argent provenant d’un crime. Et pour cause, il est de notoriété publique que la « dame d’affaires » est ou du moins était le principal bailleur de fonds du HVM lors des élections communales à Fianarantsoa. Sans compter l’organisation du congrès régional des « cravates bleues » dans la capitale du Betsileo ainsi que la présentation de vœux 2017 du parti dans son hôtel A & C. L’affaire – au propre comme au figuré – pourrait même mettre en cause les parlementaires qui auraient profité de la fameuse politique de « mallettes » s’il est prouvé qu’elles proviennent de l’illustre détenue de Manjakandriana où les autres pensionnaires de la prison espèrent sans doute profiter à leur tour des largesses du sponsor du HVM.
Davis R